mercredi 19 août 2009

Prix des carburants à la pompe, bonus négatif pour les vacanciers

Comment peut on laisser augmenter le prix des carburants 48 heures avant le 15 Août ? Les Européens vont découvrir sur les autoroutes du retour, dans la plus grande indifférence des média et de la classe politique, que les carburants ont subi une hausse de plus de 15% !! Cette année les Europeos avaient fait le choix de partir en voiture vers des destinations familiales ou touristiques peu couteuses. La voiture leur permettait de voyager en famille à moindre coût. Cette année le prix des carburants était raisonnable.
C’était sans compter, une fois de plus, sur la capacité des groupes pétroliers à faire fluctuer les cours du baril et les prix à la pompe sans aucune explication ni contrôle.

Allons-nous dépendre encore longtemps des producteurs et des spéculateurs « pétrolier » ? Allons-nous laisser les groupes pétroliers continuer à s’enrichir au profit de quelques un, au détriment de tous les consommateurs ? C’est l’inverse des principes républicains les plus basiques.

On nous explique depuis plus d’un an que le prix à la pompe ne peut baisser que 6 ou 7 mois après la chute des prix du baril, du fait de l’obligation d’écouler les stocks achetés à prix fort. Comment va-t-on nous expliquer, maintenant, que les groupes pétroliers soient obligés de répercuter immédiatement sur le prix à la pompe la hausse du baril de ces dernières semaines ? N’ont ils pas reconstitué des stocks avec un baril à moins de 60$ ?
Les pétroliers sont tout simplement en train de se couvrir contre le risque d’une hausse spéculative qui semble se profiler pour les mois à venir. Ils se garantissent des bénéfices record et indécents en ces temps de crise.

Il n’y a aucune raison, non spéculative, que les cours du baril remontent. La consommation qui a chuté reste au plus bas, de nouveaux gisements sont découverts (ce qui repousse les risques de pénuries) et les groupes pétroliers annoncent des bénéfices qui restent astronomiques même si ils sont en baisses (3,8 milliards d’euros pour Total sur le premier semestre 2009).

Mais alors pourquoi personne ne réagit, ni les gouvernements nationaux, ni l’Europe… ? Malheureusement les raisons sont peut être pire à avouer que le mal que nous devons supporter.

Les gouvernements laissent faire car une augmentation du cours du brut et du prix des carburants signifie une augmentation de l’assiette de la TIPP et autres taxes et impôts que supportent les consommateurs européens lorsqu’ils passent par la pompe. Une augmentation des carburants permet mécaniquement une réduction des dettes abyssales que nous avons été obligé d’accumuler pour renflouer la finance mondiale. Elle permet aussi d’augmenter artificiellement l’indice des prix et de nous faire croire à l’éloignement d’une déflation aux répercussions méconnues et non maitrisables.
On veut aussi nous faire croire que l’augmentation du baril de brut est due à une reprise de la production industrielle elle-même déclenchée par une reprise de la consommation mondiale et un épuisement des stocks.
C’est totalement faux. L’origine est pratiquement exclusivement spéculative et politique. Spéculation non contrôlée et non maitrisée et communication politique pour redonner le moral.
Malheureusement tout le monde s’accommode de cette alchimie des chiffres sans se préoccuper du mal réel (déflation, chômage, désindustrialisation, désocialisation, précarisation ….). Les gouvernements engrangent les rentrées fiscales et expliquent qu’il y a des signes de reprises, prédisant avec ce discours simpliste, une sortie de crise prochaine. Les financiers, eux, n’ont plus qu’á faire augmenté les cours des valeurs boursières. Le mécanisme est simple, les entreprises vont aller mieux puisqu’il existe des signes significatifs de sortie de crise. Ils s’appuient sur les annonces des gouvernements qui eux s’appuient sur les statistiques fournies par les banques… La boucle est bouclée il ne reste plus qu’à faire des bénéfices record (BNP 1,6M€ au 2º trimestre 2009). Les banques relancent la mécanique économique en suivant les mêmes modèles qui nous ont amenés à la crise. Les pétroliers continuent à spéculer sans aucun contrôle.

Je suis pour le contrôle du prix des carburants par l’Europe. La concurrence ne marche pas et les gouvernements nationaux ont trop intérêt à laisser faire. Il faut aussi réinstaurer la TIPP flottante en France et l’implanter sur toute l’UE. Elle fût instaurée par Laurent Fabius lorsqu’il était ministre des finances. Elle permet de limiter les fluctuations du prix des carburants à la pompe en compensant une augmentation du prix du brut par une baisse du pourcentage des taxes perçues. L’état engrange la même valeur nette d’impôt, même si les cours montent et vice versa s’ils baissent. Il faut au passage rappeler que Nicolas Sarkosy supprima la TIPP flottante pour revenir à un mode de calcul où lorsque les cours montent, l’impôt en valeur absolu augmente, le consommateur final payant alors l’augmentation du prix du carburant et plus d’impôts.
Le prix des carburants et de l’énergie au sans large doivent être au cœur des débats et des préoccupations de l’Europe. Nous devons contrôler les profits des groupes pétroliers (nombreux sont européens, Total, Repsol, BP, etc. !!) et réguler la spéculation sur les cours du baril de brut.

dimanche 5 juillet 2009

Les financiers spéculent ils, avec l'argent public mondial?

Les financiers (Banques, grandes fortunes, voleurs ou investisseurs?) utilisent-ils les fonds des plans de relance pour se refaire une santé en spéculant à très court terme ? Utilisent-ils les milliards apportés aux banques pour faire, en quelques semaines, plusieurs milliards de bénéfices? Quid des emplois détruits par millions parceque les banques ne débloquent pas les crédits aux entreprises et aux particuliers?

En effet les grands établissements financiers ont été obligés d’accepter l’aide des Etats au plus fort de la crise pour éviter la banqueroute et l’effondrement total du système capitaliste actuel. Ils cherchent maintenant à rembourser au plus vite… car les préteurs d’hier n’aiment pas être débiteurs. En remboursant au plus vite, les banques éviteront peut-être la mise en place de contrôles indésirés et se débarrasseront d’une tutelle politique dérangeante. Elles pourront alors reprendre leurs pratiques frauduleuses et rémunérer les grandes fortunes avec des bénéfices irréels et leurs dirigeants et traders avec des bonus qui ressemblent à un partage du butin.

Profitant d’une légère embellie « Spéculative » (pic central du W, voir article Sortie de crise et nouveau modèle économique) de la conjoncture mondiale et américaine les banques ont déjà remboursé plusieurs milliards. Je vais essayer d’expliquer ce qu’est la spéculation à la baisse ou plutôt le casse du siècle:

Le Trésor américain a autorisé, mardi 9 juin 2009, dix des plus grandes banques des États-Unis à rembourser les 68 milliards de dollars (49 milliards d’euros) de fonds publics dont elles ont collectivement bénéficié depuis l’automne 2008, dans le cadre de son plan de stabilisation du système financier. Cette décision va permettre à ces établissements de s’affranchir des conditions posées par l’État en contrepartie de son aide. Elles allaient devoir accepter un contrôle accru et une entrée de l'Etat dans leur système de gouvernance.
Les dix banques avaient reçu ces fonds de l’État dans le cadre du plan TARP, (Troubled Asset Relief Program, doté de 700 milliards de dollars) de recapitalisation lancé par le gouvernement de George Bush. Au total, l’État avait placé 200 milliards de dollars (143 milliards d’euros) dans plus de 600 banques. Cette injection de capital avait pour but d’apporter des fonds propres aux institutions qui en avaient besoin, pour se refinancer à un moment où le marché du crédit interbancaire était gelé par la peur du risque de faillites. L’État avait obtenu des actions de ces banques en échange de l’argent qu’il apportait. L’opération de rétrocession des actions va dégager un gain de "plusieurs milliards" de dollars pour l’État, a indiqué le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, les cours des actions des banques ayant en général monté depuis la prise de participation de l’État. Les banques en remboursant une partie de leurs dettes évitent la pire des sanctions, le contrôle de l'Etat. L'Etat de son côté peut justifier le status quo puisque les banques rembourses leurs dettes en payant des intérêts.

Pourquoi personne ne s’étonne que les banques au bord du gouffre il y a quelques mois soient maintenant en position de rembourser plusieurs centaines de milliards et que le cours de leurs actions remontent ?

Personne ne veut rien changer. Les banques avaient prêté pour plus de 30 fois leurs fonds propres! Avec les fonds publics elles ont « spéculé à la baisse » afin de les reconstituer. Elles ont provoqué et amplifié la dévalorisation de certaines entreprises, parfois d’elles même, par des annonces de mauvais résultats, de plans sociaux, et par la publication de prévisions non justifiées ou volontairement fausses. Elles ont ensuite racheté les actions des entreprises ciblées à un cours largement inférieur à leurs vraies valeurs… Ensuite les mêmes banques publient des informations positives sur l’efficacité des plans de restructurations et de réduction des coûts mis en place par leurs proies. Elles font réévaluer, par les entreprises de notations les niveaux de risques. Les valeurs en bourse remontent. Les banques revendent avec des plus values de plus 30 à 40% en quelques jours. Peut-on encore croire au changement prochain du système ?

Nous comprenons maintenant pourquoi les bourses depuis quelques mois ne chutent plus, alors que tous les fondamentaux sont au rouge et que l’endettement mondial continue à s’accroitre. Nos entreprises européennes se meurent, nos emplois disparaissent, les financiers spéculent, la précarité s’installe.

Malheureusement nos alchimistes de la finance en plus de spéculer à la baisse, spéculent aussi sur une productivité accrue grâce à la crise et donc sur des bénéfices futurs encore plus importants. Cette spéculation est encore plus morbide et elle découle de la première. Les banques ont profité de la détérioration des cours, amplifiée par la spéculation à la baisse, pour imposer à leurs débiteurs des réductions de coûts et des restructurations impossibles il y a quelques mois. Les dirigeants des grands groupes mondiaux pour respecter les « convenances » définies par les financiers ont dû, dans l’urgence, détruire des millions d’emplois, fusionner des entreprises, délocaliser des sites de production, remettre à plat les acquis sociaux, etc. Ils demandent des sacrifices aux cadres et aux employés à la limite de l’acceptable et du légal : prise de congés sans solde, renoncement aux parts variables, réduction pure et simple « volontaires » de leurs salaires.
British Airways (BA) atteint le summum en demandant à ses salariés basé en Grande-Bretagne de travailler gratuitement sur une période allant d’une semaine à un mois. La compagnie aérienne parle de survie et son directeur général, Willie Walsh, a décidé de montrer l’exemple: il ne touchera pas ses 70.000 euros en juillet. « Il n’y a pas d’autre solution dit-il, l’entreprise existera toujours dans deux ans si le personnel voit cela comme une crise temporaire ou alors l’entreprise ne survivra pas ».
Mais BA British Airways discute également une réduction de salaire avec ses pilotes et sa restructuration passera aussi par de nouvelles destructions d’emplois après les 2500 postes déjà supprimés.

Attention je ne suis pas en train de dire qu’il ne faut pas prendre ce type de disposition. Les dirigeants des grands groupes (ceux de BA inclus) n’ont pas le choix. Les financiers nous y obligent, la situation économique nous impose une réduction des coûts, des structures, afin d’adapter l’offre à une demande en chute libre. Les dirigeants ont l’obligation de limiter la diminution des bénéfices ou des pertes. Ils doivent générer du cash pour éviter aux banques d’avoir à les refinancer pendant cette période. Mais il faudrait qu’il existe une gouvernance européenne, mondiale qui mette en place des règles du jeu et qui s’engage à créer des instances capables de les contrôler et de les faire respecter.
Les dirigeants sont de bonne foi, ils n’ont pas d’autres alternatives. Mais dans deux ou trois ans, les entreprises restructurées avec des salariés qui auront accepté de perdre leurs acquis, seront plus productives et donc plus rentables. Les bénéfices seront supérieurs à ceux d’avant crise! En deux ou trois ans ils auront couvert les pertes accumulées pendant cette période, avant de générer à nouveau des bénéfices pour quelques privilégiés du monde de la finance et ceux qui ont accès à l’information (les experts).
Le problème c'est qu’il n’y a pas de clause de « retour à bonne fortune » en faveur des salariés, des ménages, des épargnants et des petits porteurs. Ils devront attendre, dans le meilleur des cas, une décennie pour retrouver des conditions de vie et de travail semblables à celles qu’ils avaient en 2007. Pourquoi n’établissons nous pas une obligation de reversement d’une part des bénéfices futurs pour compenser les sacrifices acceptés spontanément et volontairement par l’ensemble des salariés ? Les Europeos doivent réagir. Nous devons imposer au monde nos règles du jeu.

samedi 16 mai 2009

Sortie de crise et nouveau modèle économique

Nous essayons tous d'évaluer, de prévoir, de schématiser la sortie de crise. Nous ne connaissons pas encore toutes les données et conséquences de cette crise que certains, déjà, essayent d'en tirer profit. Ils spéculent sur l'avenir. Ils veulent redémarrer sur un modèle similaire à celui qui nous a amené à cette situation.

La crise est elle en V, W, L, U.... c'est la question que se posent les financiers du monde entier? Essayons de comprendre pour agir et organiser un nouvel ordre mondial.

Evolution en V: décroissance rapide (première branche descendante du V) et reprise rapide (deuxième branche ascendante du V). Cette situation est improbable si ce n’est impossible. Avec les fondamentaux actuels, comment pouvons nous envisager dans les prochains mois une croissance de 20-30%!

Evolution en L : chute rapide, futur déprimant avec une crise longue. Nous connaissons ce schéma c’est celui du japon depuis plus de 10 ans. Mais nous ne savons toujours pas comment ni quand ils en sortiront.

Evolution en U : chute rapide, reprise forte après une période, 1 ou 2 ans, de stagnation.

Evolution en W : C’est certainement le scénario le plus probable. Après 1 an de forte décroissance, reprise de confiance des ménages et spéculation à très court terme des milieux financiers (c’est le pic du W). Ils prendront ensuite leurs bénéfices, ce qui déclenchera un nouveau réajustement avec une forte décroissance. Enfin après plus de deux ans nous pourrons envisager une reprise avec une croissance soutenue. Cependant nous n'aurons pas résolut le problème majeur, déclencheur de la crise : l’endettement.

Je pense malheureusement que nous sommes dans une configuration en W.

Le raisonnement est simple. Les spéculateurs sont des joueurs et certains jouent en bourse comme ils joueraient au casino. Il y a cependant une différence majeure, nous n’interdisons jamais aux financiers l’accès aux bourses comme l’on interdit aux tricheurs, ou aux plus endettes, l’accès aux casinos!
Dans le monde de la finance aucun contrôle réel n’existe. Il n’y a pas de limite à la spéculation, la tricherie et l’arnaque sont reconnues comme des stratégies financières au service des investisseurs. Le monde de la finance a spéculé pendant des années en utilisant l’endettement des ménages comme seule clé de financement. Afin de faire croire à une couverture du risque, les banquiers ont fait augmenter artificiellement les prix de l’immobilier. Leur discours est rodé: les prix augmentent donc je vous prête 100% de la valeur de votre bien ; puisque je vous prête 100% vous pouvez vous endetter…. Puisque nous « pouvions » tous acheter, les banquiers nous prêtaient…, les prix ont augmentés. Et puisque les prix augmentaient, nous avons cru au miracle du capitalisme moderne. La bulle immobilière est née. Il ne restait plus qu’á faire fructifier les bénéfices réalisé par le monde de la finance et surtout il fallait faire disparaître les risques potentiels lié à cette bulle. Les génies de la finance ont alors inventés les hedges funds, la tritisation, etc. Ils ont organisé les paradis fiscaux et les paradis financiers (le premier étant la place de Londres).

Maintenant ce qui est terrifiant c’est que le monde de la finance, poussé par ceux qui ont profité de ce capitalisme sans foi ni loi, ne lâche pas le morceau. Ils spéculent à la « baisse » et ils spéculent sur une « augmentation de la productivité » et donc sur des bénéfices futurs. Quels sont donc ces nouveaux « virus » du jeu de la finance? Allons nous sortir un jour des cette spirale où le monde de la finance nous ment et tire profit de l’endettement des ménages et des états? Qui peut les stopper, les juger, les arrêter? Madof n’est qu’un parrain de la mafia de la finance jugé et condamné de façon exemplaire, pour faire croire que l’on pouvait en terminer avec la pègre de la finance… C’est faux, personne ne peut évaluer ni récupérer l’argent qu’il a volé. Aucune institution mondiale, européenne ou nationale n’existe.
L’Europe doit définir au plus vite des règles communes pour métriser les dérives des financiers. Nous devons mettre en place les instances de contrôles et les moyens permettant de faire appliquer les lois et les règlements que nous aurons mis en place. Allons nous avoir la volonté de le faire?

mardi 21 avril 2009

Vivre mieux notre vie d'actif

Vivons mieux notre vie d'actif et ne laissons pas se créer un affrontement intergénérationnel.
(cf. L’injustice intergénérationnelle va créer un conflit entre Europeos. ).
En 2020 nous allons avoir une génération qui sera à la retraite depuis 20 ans (ils seront partis à 55 ans, avec un revenu minimum supérieur à la moyenne des actifs!!) et une génération qui aura déjà travaillé plus de 40 ans (peut être 45) et un revenu qui sera plafonné et non garanti. Pouvons-nous accepter cette situation ? Est-elle soutenable et irréversible?

Nous ne pouvons pas accepter cette fatalité. Il nous faut une fois pour toute faire de la prospective, être réaliste, arrêter de nous mentir à nous même. Nous ne devons pas hypothéquer le bien être des générations futures au bénéfice d'une génération qui aura vécu 30 années de surconsommation.

Il n'existe pas de solution miracle. Les fonds de pensions étaient une vrai fausse bonne idée, la retraite par capitalisation n’est pas une solution. Combien de millions de personnes ont vu leur capital retraite fondre de plus de 50% en seulement quelques mois, alors qu’il faut une vie de travail pour le constituer ?

Une seule génération ne va pas pouvoir assumer seule, les erreurs et les excès de la précédente. Nous allons devoir repenser notre économie, nos retraites, notre temps de travail, la répartition des richesses et des bénéfices, la valorisation de la formation, etc. Nous allons devoir repenser la vie d’actif et de non actif.


Nous pouvons et devons agir. Nous devons créer un cadre européen qui garantisse et protège nos actifs et nos retraités.

Nous devons intégrer les études dans le calcul des retraites, afin de ne pas dévaloriser l'apprentissage par rapport au travail. Nous devons réduire le temps de travail et non pas le rallonger, comme certains le souhaitent. En cette période de crise les entreprises le font afin de réduire leurs coûts directs ou les coûts de licenciements. Elles devront accepter de le faire en temps de croissance sans réduction de salaire pour créer des emplois. La semaine de 4 jours et non pas les 35 heures est certainement une solution (je vous invite à lire les ouvrages de Pierre Larrouturou). Nous devons augmenter la durée des congés payés dans tous les pays d’Europe. Les entreprises doivent accepter et nous devons financer des aménagements professionnels permettant de faire des breaks de 1 à 3 ans. Il nous faut absolument mieux aménager nos années travaillées afin de vivre mieux notre vie d'actif. Si nous n’y arrivons pas, comment pourrons nous accepter de travailler plus vieux!

Travaillons sur un modèle de société qui garantisse l’éducation pour tous, durant toute la vie, qui incite les jeunes à travailler, qui développe la prise de responsabilité et l’esprit d’entreprise, qui invite à prendre part à la vie politique et syndicale, pour assurer le dialogue et la prise en compte des attentes de chacun. Nous devons créer une société qui garantisse les soins, qui aménage la prise en charge des personnes âgées, qui accompagne les malades jusqu’à la mort dans la dignité.
L’Europe doit être le moteur de cette nouvelle société. Elle doit être sociale et citoyenne. Elle doit protéger et réduire les injustices. L’Europe à le devoir de consolider les acquis de certains états membres en les généralisant aux autres. L’Europe doit améliorer la qualité vie. L’Europe économique devenue politique devra être sociale si elle veut être comprise et défendue par les citoyens Européens.

lundi 16 mars 2009

L’injustice intergénérationnelle va créer un conflit entre Europeos.

La situation économique actuelle masque et fait oublier l’un des problèmes majeur des 50 prochaines années. Nous sommes absorbés par la crise financière maintenant devenue économique et sociale. Mais le mal profond de notre société et de notre modèle économique reste toujours sans réponse : comment allons nous financer nos retraites et comment allons-nous gérer une population d’Europeos vieillissante? Pouvons-nous avoir la même approche dans tous les pays de l’union? Existe-t-il un risque de conflit "intergénérationnel"?

Depuis toujours notre lutte a consisté à essayer de réduire le temps de travail hebdomadaire et à garantir un âge de départ à la retraite. La réduction du temps de travail devait permettre d’augmenter la qualité de vie pendant la vie active. La retraite devait permettre aux travailleurs de profiter de quelques années de repos bien mérité.

Mais plusieurs contraintes nouvelles (démographiques et géoéconomiques) sont apparues sans que ne soient remise en cause les acquis, ni repensés leurs financements afin de les rendre pérennes.

Durant les 30 dernières années et en particulier lors des dernières crises pétrolières et/ou sectorielles certaines décisions ont été prises afin de donner une réponse immédiate à un problème socio-économique sans pour autant se poser la question de l’impact pour les générations futures.

Comment pouvons-nous maintenant garantir l’équité entre les générations ? Sur les derniers siècles la question ne se posait pas, chaque génération portée par la croissance pouvait garantir à la suivante une qualité de vie et de « travail » meilleure. De 70 heures de travail hebdomadaire à 35h, de quelques jours de repos par an à plusieurs semaines de congés payés.

La productivité a augmenté du fait, de l’industrialisation, d’une éducation devenue universelle et de plus haut niveau, d’une forte croissance de la demande, de la modernisation et de l’informatisation de l’outil de production, de la création et de l’augmentation des services, etc. Elle nous a permis d’évoluer vers une société plus juste, plus sociale, avec une protection et des garanties pour tous. Il ne faisait aucun doute que ces acquis l’étaient pour la vie !

Malheureusement la situation semble s’inverser, nous sommes à l’aube d’un conflit « intergénérationnel ». D’une part nous avons la génération des plus de 60 ans (en 2009) qui ont eu, et ont droit, à une couverture sociale et un revenu minimum et qui sont partis ou partent actuellement à la retraite dans des conditions décentes. D’autre part la génération des moins de 40 ans. Ces derniers se demandent dans quelles conditions ils vont devoir travailler et ce à quoi ils auront droit à la fin de leur vie active. Ceux qui ont entre 45 et 60 ans se posent la question de savoir, quand se produira la rupture ? Auront-ils la chance de profiter du système avant son extinction? Auront-ils suffisamment capitalisé?

Les 60 – 70 ans vivent maintenant plutôt bien. Les retraites sont versés, les soins sont assurés et remboursés. Habituellement ils ont pu constituer pendant leur vie professionnelle un capital minimum pour survenir à leurs besoins. Ils ont pu offrir une éducation meilleure à leurs enfants et un cadre de vie privilégié. (Bien sur certains n’ont pas cette chance, mais l’on peut considérer que c’est une minorité qui peut encore être aidée). A cet âge (certains moins de 58 ans !!), ces jeunes retraités peuvent profiter de leurs loisirs, voyager, reprendre leurs études, avoir une vie associative, profiter de leur conjoint et de leurs petits enfants, etc. Une étude de l’INSERM CEPIDE montre que le zénith du bien être est actuellement dans cette tranche d’âge entre 65 et 70 ans. L’espérance de vie étant supérieure à 80 ans, ils peuvent espérer profiter de 15 à 20 ans de bonheur.

Mais attention le conflit viendra des moins de 45 ans (en 2009). On leur demande de prolonger leurs études, « pour s'assurer un emploi », ce qui retardera d’autant leur départ à la retraite. Ils doivent et devront travailler plus pour gagner plus. (C’est notre président qui le dit et c’est en opposition avec les générations précédentes qui devaient travailler moins pour vivre mieux). On les obligera aussi à travailler plus longtemps afin d’assurer les retraites et les soins des générations précédentes qui ont de grande chance d’avoir une espérance de vie qui dépassera les 90 ans !!

Si l’on affine l’analyse en prenant en compte le ratio actif / non-actif la situation est encore plus préoccupante. Chaque jour, en proportion, le nombre d’actifs diminue face à celui des non-actifs. Les actifs devront donc être plus productifs afin de compenser le déficit et couvrir les dépenses croissantes de nos couvertures sociales. Si on couple ce besoin de financement de l’état à la pression exercée par le monde financier, qui cherche encore à accroitre ses bénéfices, l’augmentation de productivité nécessaire ne pourra être possible que par une régression des acquis et de la qualité de vie des Europeos. Les nouvelles technologies ne permettent pas, pour l’instant, d’envisager un gain suffisant de productivité afin de couvrir ces attentes. Il nous faudra donc travailler plus pour vivre moins bien…

Pour ceux qui sont nés après 1960 la situation est la suivante: études longues, conditions précaires, salaires moindres, endettement lourd du fait de la spéculation immobilière, chômage et carrières chaotiques, conditions de travail dégradées, date de la retraite repoussée. On nous demande de travailler plus pour ne pas perdre en pouvoir d’achat et de travailler plus longtemps pour garantir celui de la génération précédente, selon le principe d’une chaine de solidarité infinie.

Cette situation est insoutenable. Nous sommes obligés de parler d’injustice entre générations et de nous poser certaines questions fondamentales.


Quel cadre allons-nous définir en Europe pour financer et garantir la qualité de la vie active et la dignité des jeunes et des moins jeunes ? L’Europe peut elle laisser aller la souffrance des jeunes, alors qu’elle devrait chercher les moyens d’y remédier. L’Europe devra garantir les acquis et les rendre accessibles à tous afin qu’il n’y ait pas de disparités entre Europeos. Si elle ne le fait pas la crise intergénérationnelle sera aussi à l’origine d’une crise sociale européenne qui pourrait être la cause de l’effondrement de l’Europe économique et politique. L'Europe sociale est indispensable à notre équilibre futur. Il nous faut assumer la non anticipation et par conséquent la non gestion des générations précédentes. Il nous faut réfléchir sur un cadre de vie et de travail qui ne soit pas basé sur la dégradation des conditions du citoyen Europeos. Dans mes prochains articles je me propose d'apporter quelques idées et réflexions sur l'évolution de notre cadre de travail et sur les conditions de nos retraites.

samedi 21 février 2009

Peut-il exister une défense Européenne sans armée ?

Pourrions-nous faire entendre la voie de l’Europe économique sans l’Euro ? Non. Aurions-nous pu réagir ou seulement exprimer notre position sur la crise actuelle si notre monnaie de référence était le dollar ou si l’Euro était lié (indexé) à la monnaie américaine? Non. Nous sommes tous obligés de reconnaitre que l’Euro a été notre arme de défense et d’auto défense. Il faut le dire et ne pas l’oublier. (cf. Les institutions européennes au service du monde? ).

Comment peut-on faire, maintenant, l’erreur en termes de défense de vouloir faire réintégrer à la France le commandement de l’OTAN ? La France doit garder son indépendance jusqu’á que l’Europe soit capable d’acquérir la sienne. La défense Européenne doit être indépendante et n’a pas pour vocation de former un bloc euro-américain. Elle ne peut être ni sous tutelle (commandement), ni dépendante de l’OTAN. Alliée oui, intégrée non ! Les actes symboliques n’ont de sens que s’ils sont forts et défendables. L’intégration de la France dans le commandement de l’OTAN est un symbole fort, de renoncement à notre indépendance, et un message clair pour l’ensemble du monde que la défense européenne se fera désormais dans le cadre de l'OTAN, c'est-à-dire sous autorité américaine. C’est une erreur historique.

Ces dernières années nous avons bien vu le peu de marge de manœuvre laissée par les Etats-Unis à l’Europe (Politique en Iraq et au Moyen Orient). Sur les décisions d’intervention ou de non intervention, nous sommes consultés, rarement écoutés. Si nous sommes en désaccord, nous sommes relégués au simple rôle d’observateur. Lors de la reconstruction et de stabilisation de la paix nous sommes toujours étroitement associés afin d’assurer une part des financements !
Lorsque nous sommes alliés et partie prenante d’une action militaire, les armées américaines sur le terrain ne nous laissent que peu de place et parfois en oublient même les règles élémentaires du respect.

Je me rappelle le récit d’un parlementaire français revenant d’une visite d’observation pendant le conflit dans les Balkans. Un régiment de Tarbes (Hautes Pyrénées) venait de planter difficilement ses tentes, en Albanie, sous la pluie, sur un terrain boueux à la limite du praticable. Avec acharnement et volonté, les soldats français venaient de terminer la mise en place de ce qui allait devenir leur camp de base pour de nombreuses semaines pour mener à bien leur mission humanitaire d’assistance aux réfugiers du Kosovo..
Les alliés américains dans un souci de montrer leur suprématie et de marquer le terrain, décidaient de faire atterrir leurs hélicoptères en survolant le camp français à une altitude « non justifiée ». Ce survol de bienvenue eut l’effet escompté de détruire, en quelques minutes, l’ensemble du camp de toiles du régiment français ! Humiliation, non respect, domination. Quelles marges de manœuvres avaient nos soldats pendant ce conflit ? Quel pouvoir de décision et d’action avions-nous?
Les troupes françaises et européennes ont des moyens limités et sont inaudibles. Pourtant elles sont présentes sur l’ensemble des conflits mondiaux et autres opérations d’interpositions et de paix. Elles sont souvent utilisées dans les opérations les plus pointues et les plus risquées. En effet nos armées sont reconnues comme professionnelles et avec une haute expertise technologique.

Depuis 10 ans l’Europe a commencé à construire les fondations d’une armée commune et les instances nécessaires à notre défense.

D’une part nous disposons du conseil de l’Europe (47 pays membres) dont l’objet est de favoriser en Europe un espace démocratique et juridique commun, organisé autour de textes fondamentaux comme la Convention européenne des droits de l'homme et des institutions comme la cour de justice pour la protection de l'individu. Mais ce n’est pas la stricte Union Européenne, le périmètre des pays membres est plus large et il sera certainement encore plus complexe d’acquérir et de mettre en commun les moyens nécessaires à la création d’une armée. Mais c’est 47 pays forment un bloc cohérant qui pourrait assurer la garantie de paix, d'abord, entre les pays membres et de regrouper les forces nécessaires à l’heure d’un conflit majeur. Le problème de la georgie a montré les prémices d'une entente et les limites de l'exercice.

D’autre part l’UE (27 pays) s’appui sur : le Conseil européen, instance dotée d’organes politiques et militaires permanents (Comité politique et de sécurité, Comité militaire, Etat major) et sur l’Eurocorps. Cette unité est plus symbolique que stratégique. C’est un ambrion d’armée Européenne, mais pas encore une armée structurée et suffisamment équipée pour prendre part, seule, à un conflit majeur ou à une opération de paix. Où sont les sous marins nucléaires Européens? Qu’elle est notre force aéroportée ? Sur combien de navires pouvons nous compter? En combien de temps serions nous opérationnels pour un conflit majeur d’auto défense ou d’interposition? Pourquoi n’arrivons nous pas à finaliser la construction du gros porteur A400M ? Pourquoi ce projet clef dans notre stratégie de défense est constamment retardé? La réponse est simple, nous manquons d’une volonté et d’une stratégie commune sans faille et d’un budget spécifique pour notre armée européenne. Actuellement notre défense européenne repose sur la superposition d’autant de politiques et de stratégies que d'Etats et sur le manque évident d'un budget supra national.

La déclaration du Conseil du 8 décembre 2008 sur le renforcement des capacités de la politique européenne de sécurité et de défense, commence à apporter des réponses à ces questions mais nous montre aussi le chemin qu’il nous reste à parcourir avant d’acquérir les moyens de notre défense.
« Pour faire face aux défis de sécurité actuels et répondre à de nouvelles menaces, l’Europe devrait être effectivement capable, dans les années à venir, dans le cadre du niveau d’ambition fixé, notamment le déploiement de 60 000 hommes en 60 jours pour une opération majeure, dans la gamme d’opérations prévues dans l’objectif global 2010 et dans l’objectif global civil 2010, de planifier et de conduire simultanément une série d’opérations et de missions d’envergures différentes : deux opérations importantes de stabilisation et de reconstruction, avec une composante civile adaptée, soutenue par un maximum de 10 000 hommes pour une durée d’au moins deux ans ; deux opérations de réponse rapide d'une durée limitée utilisant notamment les groupements tactiques de l'UE ; une opération d'évacuation d’urgence de ressortissants européens (en moins de 10 jours) en tenant compte du rôle premier de chaque État membre à l’égard de ses ressortissants et recourant au concept d’État pilote consulaire ; une mission de surveillance / interdiction maritime ou aérienne ; une opération civilo-militaire d'assistance humanitaire allant jusqu’à 90 jours ; une douzaine de missions PESD civiles (notamment missions de police, d’état de droit, d’administration civile, de protection civile de réforme du secteur de sécurité ou d’observation) de différents formats, y compris en situation de réaction rapide, incluant une mission majeure (éventuellement jusqu’à 3000 experts), qui pourrait durer plusieurs années. Pour ces opérations et missions, l’Union européenne a recours, de façon appropriée et conformément à ses procédures, aux moyens et capacités des États membres, de l’Union européenne et, le cas échéant pour ses opérations militaires, de l’OTAN. »

Dans la situation actuelle, nous ne sommes pas capables d’intervenir seuls, sans les Américains. Le seront nous un jour ? Notre capacité d’action est réduite au strict minimum : suivre ou se taire. Nous opposer ou nous interposer nous est impossible. L’Europe ne peut pas défendre ses positions (politiques et militaires) sur des conflits internationaux. Serions-nous capables de repousser une agression directe de la Russie sur un pays membre du Conseil de l’Europe? Pourrions-nous intervenir seuls si un conflit éclatait sur l’une des frontières de l’UE? Pouvons-nous nous interposer lors des massacres récurrents en Afrique? Serons nous capables de garantir la sécurité et la paix dans l’Union Pour la Méditerranée (UPM) ?

Il est temps que les armées Européennes s’unissent. L’armée des Europeos doit naitre. Nous devons la doter de moyens significatifs (financiers, matériels, humains, etc), avec un budget autonome. Le Conseil de l’Europe doit être l’instance qui regroupe les pays de la grande Europe, mais l’UE doit avoir ses instances propres et son commandement indépendant. En aucun cas l’UE ne peut dépendre de l’OTAN, de la Russie, de la Chine.
L’Europe a son histoire, sa culture, sa force (en terme de population) sa politique économique, sa monnaie. Maintenant elle doit avoir son armée pour assurer son avenir politique et économique et défendre ses principes de liberté et de démocratie. L’Europe doit avoir les moyens de défendre seule son intégrité et ses principes avec une diplomatie forte, une armée dissuasive et stratégiquement opérationnelle, un commandement unique, reconnu et centralisé.

dimanche 8 février 2009

L’activisme et les mouvements sociaux s’étendent à toute l’Europe

Mouvements sociaux, revendications, …attention aux dérives nationalistes.

Il ne fait plus aucun doute, le malaise social commence à être perceptible et la protestation monte et s’organise dans tous les pays d’Europe. Grève générale et manifestations étudiantes en France, mais plus exceptionnel, mouvements sociaux en Angleterre dans le conté de Lincolnshire, en Italie, en Grèce, en Espagne, etc. Des salariés défilent dans toutes les capitales européennes à l’annonce de plans sociaux massifs dans les entreprises nationales ou globales.
Sans qu’une guerre, sans qu’un attentat, sans qu’aucune catastrophe naturelle en soit à l’origine, la crise financière a engendré une crise économique dont l’ampleur est historique. Le moral du Monde et des Europeos est au plus bas. Les plus anciens craignent pour leurs emplois et les plus jeunes pour leur futur. Les classes moyennes et les jeunes sont touchés de plein fouet. Le chômage explose dans tous les pays avec de nouveaux records en Angleterre, en Espagne mais aussi en Irlande (4,5% de la population active en 2007, 8,3% en 2008 et une prévision de 10% en 2009). Les restructurations, les fermetures d’usines, les délocalisations ne sont pourtant pas encore toutes annoncées. Dell, Arcelor Mittal, Faurecia, Ford, PSA, Nissan, Valéo, HP, Microsoft, etc…ont annoncé leurs plans sociaux, mais de nombreux grands groupes les finalisent et attendent le moment opportun pour en faire l’annonce. Toutes les entreprises cherchent des solutions afin de limiter les dégâts et afin de préserver l’avenir. Les banques ont surévalué les valeurs des entreprises, elles ont surinvesti dans des projets immobiliers mais aussi industriels et commerciaux, elles ont crée une bulle financière qui vient d’exploser comme une bombe posée par des extrémistes ! Elles ont perpétré un attentat mondial !
Les entreprises ne sont plus financées à hauteur des besoins qu’impose cette situation de crise. Les banques leur demandent de maintenir leurs bénéfices afin de rémunérer les investisseurs et ne pas basculer en banqueroute générale. Elles ne financent plus les lignes de crédits indispensables pour garantir un fond de roulement minimum et continuer les investissements structurels.
L’équation des entreprises a-t-elle une solution ? Elles ne peuvent plus faire face à leurs coûts fixes, car leurs ventes s’écroulent et leurs clients ne peuvent plus payer. Les stocks, qui s’accumulent, ont un coût qu’elles ne peuvent plus supporter. Elles doivent réduire leurs masses salariales. Mais un plan social ça a un coût, que de nombreuses entreprises n’ont plus les moyens de financer. Elles essayent de maintenir leurs employés, de garder les équipes motivées, elles doivent continuer à gérer, à produire et à essayer de commercer pour gagner, dans le meilleur des cas beaucoup moins, sinon pour essayer de perdre le moins possible. Attention de nombreuses entreprises n’ont actuellement pas de solution. Leurs dettes vis-à-vis des banques sont insoutenables. Les investisseurs font pression et sont tentés de récupérer leurs capitaux pour se tourner vers des placements plus sûrs ou tout simplement parce qu’ils doivent eux aussi honorer leurs dettes ? La pression est maximale sur les équipes dirigeantes (ne pensons pas qu’aux grands patrons !) et sur les cadres supérieurs. Je profite de l’occasion pour attirer l’attention sur cette catégorie socioprofessionnelle, certes privilégiée, qui depuis environ 15 ans est une charnière oubliée des entreprises entre employés et investisseurs. Toujours plus d’heures travaillées et de sacrifices personnels. Ces cadres dirigeants vivent sous la pression des investisseurs, souvent « hors conventions collectives » car jugés et rémunérés sur des objectifs (souvent très difficiles ou impossibles à atteindre). Ils sont aussi sous la pression des employés qui ne comprennent pas pourquoi ils défendent les investisseurs et n’acceptent pas leurs revendications. En période de crise ce modèle aussi s’écroule ! Pourquoi travailler 70H par semaine, sacrifier ses week-ends, ne pas prendre de vacances et vivre sous une double pression quand il est joué d’avance qu’ils vont perdre en 2009 et 2010 en moyenne plus de 25% de leurs rémunérations. Les dirigeants, les cadres supérieurs, les employés n’ont plus aucune référence. Faut-il accepter de travailler plus? Faut-il accepter une réduction de ses revenus ? Faut-il faire des sacrifices pour aider son entreprise à surmonter cette période ou tout simplement pour essayer de sauver son poste de travail?
Bien sûr, il ne fait aucun doute que cette situation est exceptionnelle (2009 – 2010) et qu’il faut trouver des solutions nouvelles. Chacun doit faire des efforts personnels pour le bien de tous, et les entreprises doivent faire des efforts pour le bien collectif.

Mais les vraies questions ne sont elles pas les suivantes : faut-il renoncer à des doits acquis après de longues années de luttes ? Faut-il faire ces sacrifices sans aucune garantie, ni clauses de retour à bonne fortune? Sommes-nous sûrs que les efforts consentis par les employés permettront de financer la relance et les investissements nécessaires pour la survie de nos entreprises? Non bien sûr. Les banques, qui sont finalement aussi les actionnaires de la majorité des grandes entreprises, ne sont elles pas en train de se refinancer sur la trésorerie des entreprises et sur des bénéfices futurs ? Ne font-elles pas financer des restructurations (impensables il y a seulement quelques mois), par les états (aides diverses et subventions) et par les employés qui acceptent des conditions minimales ? Ces restructurations qui permettent maintenant des réductions de coûts justifiées, ne préparent elles pas aussi et surtout des bénéfices futurs encore plus importants que dans le passé? Doit-on envisager, c’est machiavélique, que les banques travaillent sur un modèle qui permettrait par la réduction des coûts actuels et donc futurs, des bénéfices exceptionnels dans les prochaines années 2011 - 2012 ? Les banques auraient ainsi trouvé le moyen de compenser les pertes boursières de leurs investisseurs et de tirer profit de la crise qu’elles ont engendrée.

Au bénéfice du doute, si nous voulons repartir sur des bases saines et ne pas recréer immédiatement une bulle financière, il nous faut être vigilant et inclure des clauses de retour à bonne fortune (partage des bénéfices avec les employés, paiement des heures supplémentaires, remboursement des primes non versées, etc).

Attention nous sommes en phase de refondation du capitalisme. Le libéralisme total dirigé par la finance est terminé. Nous vivons une grande dépression, avec une chute brutale, globale et massive de l’activité. Nous allons certainement créer un nouveau modèle socio-économique (et certainement aussi une nouvelle civilisation). Attention les transitions sont souvent difficiles et longues (une guerre mondiale et de nombreuses années avant Bretton woods 1944 pour surmonter la crise de 1929). Le risque est grand de devoir affronter des conflits sociaux majeurs, des révolutions, des nationalismes exacerbés et des conflits locaux ou mondiaux.
Certains indices sont déjà perceptibles en Europe, il ne faut pas les sous estimer. La Suisse a voté, le 08 Février 2009, pour ratifier la convention de circulation des travailleurs avec l’UE signée en 2002, mais aussi (et c’est plus grave) pour savoir si elle interdisait son application pour la Roumanie et la Bulgarie. Les Suisses sont vigilants et ont voté massivement pour la libre circulation. Mais le risque était là. Il aurait pu y avoir un début de discrimination et de réaction xénophobe créant un précédant. Dans la même semaine, les personnels anglais des raffineries de pétrole de Lincolnshire qui protestaient contre l’embauche d’employés étrangers « Europeos » ont obtenu gain de cause en obtenant le maintient et l’embauche prioritaire des travailleurs nationaux, même si cela va à l’encontre du principe de libre circulation des travailleurs dans l’UE.
Et pourtant le principe de libre circulation dans le l’UE est et doit être respecté. Si nous étudions le cas présent il n’y a aucun doute : L’entreprise française Alstom peut elle sous traiter à une entreprise Espagnole (qui embauche des espagnols et des portugais) la construction sur le territoire Anglais, d’une centrale pour une valeur de 45,2 millions d’euros ? La directive européenne de 1992 de libre circulation des travailleurs est claire : c’est légal. Il nous faut défendre cette directive car elle est l’un des fondements de l’UE. Si nous suivons l’analyse de la situation : comment devrait réagir l’Espagne si ses travailleurs de la société sous traitante d’Alstom ne pouvaient plus travailler sur le sol Anglais ? Il y a plus de 500.000 Europeos (non espagnol) résidants en Espagne et plus de 200.000 y votent ! Combien de français vivent et travaillent à Londres ? Ne laissons pas les nationalismes ressurgir. Ne laissons pas se propager des messages xénophobes, ne basculons pas vers le protectionnisme national. Restons Europeos solidaires ! Cherchons ensemble des solutions et ne renvoyons pas nos problèmes aux pays voisins. Essayons de résoudre le problème de fond et de comprendre pourquoi il existe toujours autant de différences, entre les pays membres, en termes de rémunérations et de protections sociales. Nous devons travailler sur des minima sociaux Européens. Mais attention il existera toujours des différences entre les pays membres et entre les régions d’un même pays. Il existera toujours aussi des différences de qualité de vie et de mode de vie. N’essayons pas non plus d’appliquer les mêmes modèles à tous, essayons de converger !

En conclusion (le préambule et l’analyse antérieure étaient nécessaires), je suis, bien sûr pour l’organisation de manifestations si elles ont pour objet la défense : des acquis sociaux, des libertés et de la dignité des hommes. Nous devons : être attentifs et actifs, prendre en compte l’environnement actuel et comprendre les enjeux et les risques de la situation que nous vivons. Nous ne pouvons revendiquer et déstabiliser sans analyser l’impact sur l’instant présent et les conséquences pour le futur. Ne confondons pas défense des acquis et revendications nouvelles (il y un temps pour chaque chose). Ne confondons pas défense des emplois et protectionnismes nationaux. Ne confondons pas solutions temporaires et régressions définitives. Cherchons des solutions pour construire une nouvelle société plus juste. Attention de ne pas détruire sans reconstruire, attention de créer de nouveaux équilibres avant de rejeter les anciens. Les extrêmes, les nationalistes, les xénophobes, les populistes, s’organisent et sont en embuscade. Ils commencent à se faire entendre en récupérant certains mouvements et manifestations. Les Europeos doivent montrer leur capacité à les repousser et à créer un nouveau modèle. Nous devons être mobilisés et prêts à faire entendre notre opposition en cas de dérives, mais aussi et surtout à être force de proposition pour construire notre futur.

Nous serons certainement capables entre Europeos de maitriser la situation, mais qu’en sera-t-il du reste du monde ? Que se passera-t-il si la Chine se soulève?

samedi 31 janvier 2009

Train et / ou avion pour l'Europe de demain?

Afin d’approfondir l’article précédant, L'Europe locomotive des modes de transports, je me propose d’analyser le mix train-avion et la stratégie à suivre en Europe. Les comportements des Europeos évoluent, les moyens de transports aussi. De nouveaux concepts sont inventés pour s’adapter aux tendances naissantes. Nous devons être précurseurs et investir.
Les Européens voyagent et voyagent de plus en plus. En moyenne le nombre de jours voyagés par an, aura augmenté de plus de +50% entre 2006 et 2010 (Etude ESADE 2007). Actuellement plus de 45% des Europeos voyagent plus de 20 jours par an, et 20% le font plus de 30 jours par an. Il est primordial de prendre en compte que plus de 20% le font déja pour des raisons professionnelles, ils n’étaient que 12% en 2006 (Etude Delphi – Voyageurs Européens 2010)!
En 2025 il y aura le double de passagers dans le monde (9 Milliards de passagers), le nombre d'avions en Europe aura doublé, 7700 avions (Etude Boeing 2006). Cette même étude indique que 34% des nouveaux avions seront aux mains des compagnies à bas coûts ("Low cost").
Les nouveaux modes de transports, les nouveaux canaux de distributions (internet), la consolidation des acteurs européens, la baisse des prix, seront des facteurs qui permettront une plus grande mobilité entre les pays membres. En période de crise (2009-2010) cette mobilité nous permettra d'être moins vulnérables et dans les prochaines années la reprise et la croissance économique en seront favorisées. L’intégration européenne sera à la hauteur des infrastructures que nous saurons mettre en place et son succès dépendra des choix que nous ferons.

Le train : Prix réduit / propre / rapide / sur / collectif.

Le train doit être notre métro de demain. Nous devons intégrer le train dans nos déplacements quotidiens au niveau local et régional. Il doit être notre moyen de transport et d’échange principal en Europe.

Nos infrastructures ferroviaires, nos TGV /LGV doivent être accessibles à tous. C'est un avantage concurrentiel national, fort et défendable (le rattrapage de certain pays qui ont pris du retard prendra pour certains plus de 30 ans, cf. UK). Le train garantit une partie de notre productivité européenne face au reste du monde en permettant des déplacements rapides, sûr et économiques. L'optimisation des moyens de transports augmente la productivité de nos entreprises qui peuvent s'approvisionner, livrer, commercer à moindre coût et dans les meilleurs délais.

Le train est indispensable pour notre mobilité quotidienne, pour garantir notre géo flexibilité professionnelle et soutenir la cohésion familiale (faciliter les aller retour domicile lieu de travail). Le train doit être à la fois un lieu de vie, d’échanges, de convivialité et de travail, et non pas seulement un moyen de transport point à point. Il doit être accessible à tous : un prix bas garanti (et pourquoi pas gratuit?). Il nous faut tisser un réseau national TGV/LGV dense qui doit inclure le monde rural. Une gare TGV à moins de 30 minutes pour tous, un aéroport à moins de 45’.
Notre objectif doit être que le train puisse nous transporter depuis nos centres villes vers les grandes métropoles régionales et les capitales européennes. Mais il doit aussi permettre, aux citadins Europeos un accès facile à nos campagnes, à nos montagnes, au littoral, etc.
Le train doit être un des axes principaux de promotion touristique, économique et politique. Il doit faciliter la mobilité de tous, dans tous les pays Européen. Il ne doit exister aucune discrimination rural-urbain-métropoles régionales-capitales européennes.


L’avion :

Prix élevé (sauf sur les lignes à forte concurrence), il est pourtant le moyen de transport le plus rapide pour des distances supérieure à 600 Kms. Il reste un moyen de transport non accessible à tous de part son prix et, pour certains, de part l’éloignement géographique d’un aéroport disposant de lignes et de fréquences appropriées pour les déplacements commerciaux et privés.


Nos objectifs doivent être clairs en termes d’infrastructures. Nous devons avoir des aéroports régionaux secondaires (à bas coûts), facilement accessibles pour tous (à moins de 45’ en train ou en métro). Ces aéroports doivent permettre une interconnexion de nos départements et de toutes les régions européennes sans obligations de passer par un aéroport principal. Deux facteurs importants : les trajets doivent être inférieurs à 2h et les prix bas. Nous sommes sur une stratégie « Low cost » (Coûts bas) - « Low price » (Prix bas).

Ces aéroports doivent aussi permettre le développement de vols commerciaux privés (jet privés de moins de 15 places) qui se développeront dans le futur pour éviter la saturation des aéroports principaux. L’augmentation des vols privés accompagnera la croissance de certaines métropoles et/ou zones de développements, non connectés et pourtant commercialement complémentaires (Tarbes – Saragosse, Bordeaux – Bilbao, Toulouse - Barcelone, etc).

Les aéroports secondaires, doivent être accessibles par des voies autoroutières et par le train. Il faut chercher et développer cette accessibilité et investir. Par exemple, dans le grand sud ouest, l’aéroport de Tarbes-Lourdes (Hautes Pyrénées) est facilement connectable au train, il faut investir. En effet, la ligne de chemin de fer existante, Tarbes-Lourdes, passe à moins de 5 kilomètres !!! L’aéroport ne serait plus qu’à 6 minutes du centre ville de Tarbes, 8 minutes de celui de Lourdes, 30 minutes pour Pau (Pyrénées Atlantique) et Lannemezan, 45 minutes pour Saint Gaudens (Haute Garonne). Cet aéroport deviendrait le seul aéroport du grand sud ouest interconnecté. Ce n’est qu’un exemple, mais il faut travailler dans ce sens pour développer une stratégie cohérente pour chaque aéroport secondaire.

Les aéroports secondaires doivent se spécialiser sur les vols moyens et courts courriers, point à point. Ils doivent être ouverts à la concurrence et les vols doivent pouvoir être subventionnés. Chaque aéroport doit pouvoir choisir sont positionnement, ses priorités.

L’aéroport de Carcassonne lorsqu’il a pris la décision d’accueillir Ryannair et d’être connecté respectivement, à Standel Londres et Bruxelles-Charleroix, a permis de créer 3049 postes de travail, entre 1998 et 2003. L’impact direct pour la région sur cette période a était évalué à 8,4 millions d’euros, 135 millions en flux monétaires et 274 millions en flux induis (ELFAA, 2005). Les aéroports de Gérone en Espagne (1000 emplois direct – 4000 indirects) et de Galileo-Pise en Italie sont deux autres exemples de l’impact positif de l’arrivée des compagnies low cost.
L’arrivée d'une "low cost" est synonyme de développement touristique (plus de 2 millions de touristes nouveaux pour l’aéroport de Gérone) mais aussi de désenclavement. Si nous restons sur ce dernier exemple il a permis à cette aéroport et donc à la province de Gérone (Département) de réouvrir la route Gérone – Madrid (délaissée par Ibéria), de gagner plus de 25 destinations internationales, d’attirer de nouvelles compagnies comme Spanair. Une aubaine pour les entreprises locales, ainsi que pour leurs clients et fournisseurs, qui n’ont plus à faire les 120 kms qui les séparent de l’aéroport de Barcelone, pour prendre l’avion.
Qui peut être contre un tel développement des aéroports secondaires ? Les aéroports principaux, car cela ralentit leur croissance ? Les compagnies aériennes nationales, habituées à un certain monopole? Certainement pas les collectivités locales!!

Arrêtons d’être hypocrites. Le fait d’interdire ou de restreindre les subventions des compagnies low cost est un choix délibéré pour défendre le monopole, la croissance et la productivité de notre compagnie nationale. Attention je ne suis pas contre le fait de soutenir la croissance, la productivité et la profitabilité d'Air France. Mais si la compagnie nationnale fait des choix stratégiques au détrimant de certains départements et régions, en ne couvrant plus le minimum de service public, je pense qu'il serait inacceptable de ne pas soutenir d'autres compagnies privées ("Low cost" ou traditionnelles). D'autant plus, si elles garantissent un développement économique et un désenclavement.

La stratégie d'Air France est tout á fait logique et défendable en terme de rentabilité. Il ne faut pas aller á l'encontre de cette stratégie qui est indispensable pour défendre sa position de numéro 1 mondial. La compagnie délaisse les aéroports secondaires pour augmenter ses fréquences sur les aéroports principaux. Ainsi elle augmente le volume net de passagers sur une même ligne, augmente son taux de remplissage et réduit ses coûts en regroupant ses infrastructures (maintenance et commerciales) et personnels au sol. Les voyageurs n’ont pas le choix et n’ont plus qu’à faire quelques centaines de kilomètres supplémentaires pour prendre l’avion. Si leurs déplacements sont professionnels, ils perdent en productivité (temps et coûts). Pour la regagner, ils n’ont plus qu’une solution, déplacer l’implantation de leur activité á proximité d’un aéroport principal. Cette situation accentuera la saturation des aéroports principaux et des villes qui les accueillent et augmentera la désertification des départements et des zones d’activités situés à plus de 45’ de ces aéroports.

En conclusion: maintenant qu’Air France-KLM (et depuis peu Alitalia) est une compagnie profitable et certainement l’une des meilleures compagnies au monde, laissons se développer les compagnies low cost en France. Elles permettront de réouvrir et/ou ouvrir des lignes délaissées par notre compagnie nationale pour des raisons de stratégies commerciales et financières tout à fait défendables je le répete.


En Grande Bretagne plus de la moitié des vols sont "low cost", en Espagne plus de 30% et en France moins de 15% ! (A lire : « L’utilisation des transports aériens » - Etude DGAC 2007).

Ne peut-on pas décider que les aéroports qui ne disposent pas de dessertes significatives (3 fréquences journalières sur une même route sur un minimum de 3 destinations) de la compagnie nationale peuvent subventionner les "low cost". Autre proposition, n’est-il pas possible de faire comme nous l’avions fait dans le passé pour les Casinos (ils ne pouvaient ouvrir que dans les villes Thermales) et donner un privilège d’accueillir des "low cost" subventionnées aux aéroports situés dans des villes non desservies par les TGV/LGV ?

Mais attention nous devons aussi avoir une stratégie pour nos aéroports principaux (Toulouse, Lyon, Marseille, Paris, Bordeaux, Lille, etc). Les aéroports principaux doivent disposer des meilleures infrastructures de contrôles, de transits et de maintenances, des meilleurs techniciens et ingénieurs. Ces aéroports principaux régionaux et/ou Parisiens (idem pour les autres pays Européens), doivent être: sûr, modernes, conviviaux, équipés avec tous les services, permettre des transbordements faciles et rapides (moins de 40 minutes), etc. Ils doivent aussi disposer de l’ensemble des services périphériques nécessaires aux voyageurs: parking, hôtels, location de voitures, taxi et être interconnectés avec tous les moyens de transports (en particulier un accès rapide entre le centre urbain et les terminaux).

Mais n'oublions pas qu'afin d’être attractifs pour les compagnies aériennes, ces aéroports principaux doivent aussi: être compétitifs en termes de coûts (Taxes réduites, maintenance de qualité à bas coûts, approvisionnements compétitifs), offrir toutes les conditions requises en terme de sécurité et garantir des ressources en techniciens, équipages et personnels au sol formés, fiables et flexibles.

Paris doit être et est déjà la plateforme « Hub » (centre de connections) pour l’Europe. L’aéroport de Roissy est stratégique pour les déplacements des Europeos et pour l’ensemble du trafic mondial. Central géographiquement, équipé des dernières technologies, interconnecté avec les lignes TGV. Roissy est le hub central de la première compagnie mondiale (Le groupe Air France-KLM comprend aussi depuis peu Alitalia et s’appui sur son alliance stratégique avec Delta Airlines). Nous devons soutenir ces processus de fusions et consolidations des compagnies européennes. La croissance d’Air France-KLM est un avantage concurrentiel fort pour la France, la Hollande et maintenant l’Italie. Cette consolidation permet de créer trois plateformes complémentaires, une pour les pays du nord de l’Europe et les dessertes de l’Amérique du Nord (Amsterdam), une majeure pour l’ensemble des connections européennes et les dessertes mondiales (Paris) et une pour la zone méditerranéenne et principalement pour la desserte de l’Amérique Latine (Rome).

Notre stratégie européenne doit être simple et doit reposer sur: un tissage dense du réseau TGV, une inter-connectivité Air – Rail maximum, des hubs performants sur les aéroports principaux pour assurer la desserte des destinations « longs courriers » et garantir l’attraction de touristes du monde entier et des aéroports secondaires sur l’ensemble des régions européennes afin de garantir la mobilités de Europeos et de ne pas laisser créer des déserts économiques.

Nous devons investir pour construire de nouvelles infrastructures, nous devons continuer à chercher de nouveaux modes de transports, moins chers, moins polluants, moins couteux. Il ne fait aucun doute que nous devrons être précurseurs sur les transports de demain: les vols suborbitaux (longs courriers) et les trains à grandes vitesses de nouvelles générations qui devront pouvoir utiliser les voies traditionnelles afin d’être accessibles à tous.

dimanche 18 janvier 2009

L'Europe locomotive des modes de transports

Les transports ont toujours été des sources de progrès et de découvertes mais aussi d’injustices et de déséquilibres. Le cheval, le bateau, le vélo, la voiture, le train, l’avion n’ont toujours eu qu’un seul objectif : se déplacer d’un point à un autre le plus rapidement possible, à moindre coût (économique et physique).

Le transport est indispensable à notre vie et à notre développement. Il permet d’aller toujours plus loin et plus vite, de découvrir, de commercer, de se défendre, de communiquer, de travailler, de se réunir, etc. Celui qui a accès à l’ensemble des modes de transports est avantagé. Celui qui en est privé ou en est éloigné est en position d’infériorité. Celui qui peut optimiser ses déplacements est: plus réactif donc plus productif et par la même plus compétitif. Existe-t-il une égalité des chances face aux moyens de transports ? On ne choisit pas son lieu de naissance, on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas non plus ses moyens de transports ?

Les plus grandes puissances et empires se sont développés grâce à leurs flottes. Le premier lien entre les états des Etats-Unis s’est matérialisé par les chemins de fer. La révolution de la communication transatlantique est venue de l’aéropostale. L’Europe a construit et consolidé sa présence dans le monde grâce à sa puissance navale et aérienne (militaire et civile).


Nous vivons une explosion du trafic de passagers: 2,2 milliards de passagers ont emprunté un avion l’an dernier (+40% en 10 ans), 1,1 milliard de voitures et de camions circulent dans le monde (multiplié par 2 en 20 ans). Pour répondre à cette croissance exponentielle, nous construisons de plus en plus d’aéroports (48 en construction actuellement en chine), les plateformes aéroportuaires sont de plus en plus gigantesques (CDG Roissy plus de 65 millions de passagers en 2008), les trains à grande vitesse traversent les montagnes, enjambent les fleuves, passent sous les mers. Les projets les plus ambitieux sont maintenant sur le point de se réaliser (Elargissement du canal de Panama, Tunnel sous les Alpes suisses, pont reliant le continent à la Sicile ! Le Viaduc de Milhaud le plus haut du monde (183 de haut, 2,4 Kms de long) sera bientôt considéré comme normal, Vinci travaille sur la construction d’un viaduc de 40 kms reliant l’ile de Bahrein à l’émirat du Qatar (40 kms, 18 kms de digues, 3 milliards de dollars !!!). Nos entreprises nationales et européennes sont les maîtres d’œuvre de ces chantiers (Bouygues, Lafarge, Vinci) et investissent des millions afin d’améliorer leurs technologies et rendre possible ces nouveaux chefs d’œuvres architecturaux.

Mais attention l’équation des transports se complique. Il y a quelques années nous devions répondre à l’explosion future des déplacements de passagers et de marchandises, maintenant il nous faut intégrer un paramètre écologique majeur : l’émission de CO2. Il nous faut réduire les transports les plus polluants et les substituer par des moyens de transport dits propres ! Cette nouvelle mutation nécessite des investissements lourds et des délais de réalisations de plus de 10 ans.

Les infrastructures de transports doivent être pensées en termes d’interconnections, Route - Fer – Air – Mer. L’intermodalité urbaine doit être totalement repensée en optimisant les moyens de transport, voiture, train, métro, bus, vélo. Certains transports doivent être subventionnés ou gratuit !

Posons-nous les questions fondamentales: Quels transports pour le futur en Europe et dans le monde ? Quelle stratégie pour l’Europe des transports (public ou privé, national ou européen, etc) et quels financements? Comment réduire les injustices existantes face à l’accès aux transports ? Pouvons-nous répondre à toutes les contraintes, macro-économiques, géopolitiques et écologiques ? Quels sont les risques ?

Les Europeos doivent être à la pointe des réflexions sur les trasnports et doivent être force de proposition pour la mise en œuvre des infrastructures futures.

Je me propose de lancer dans les prochains jours quelques idées et réflexions et à travailler ensemble les thèmes suivants: le train, la place de la voiture dans notre quotidien, les aéroports, les infrastructures autoroutières, les investissements nécessaires pour une politique des transports responsables.

samedi 17 janvier 2009

Maîtrisons nos énergies en Europe


Nous devons apprendre à maitriser nos ressources, nos énergies, l’eau, nos infrastructures et nos moyens de transports, nos systèmes de communications, etc. Nous devons aussi et surtout préparer et programmer la maîtrise de nos inventions futures.

L’énergie est une question cruciale pour le futur et certainement stratégique à horizon 2030. Si nous voulons défendre nos démocraties, nos économies, nos civilisations, maîtrisons en Europe nos énergies. Après le bois, le charbon, le gaz, le pétrole, nous maitrisons et optimisons maintenant le nucléaire. Le solaire et l’éolien s’imposent dans notre panorama énergétique mais aussi et surtout dans notre environnement naturel (Nous devons faire attention de ne pas transformer nos campagnes, nos villages en de grands champs de panneaux solaires et d’éoliennes). Même si elles sont renouvelables, elles ne seront certainement jamais des énergies de substitutions. Elles nous permettront tout au plus de compléter les énergies traditionnelles et nouvelles, mais elles ne nous permettrons pas de couvrir nos besoins qui seront certainement croissants à l’infini.

Il est intéressant de noter dans cette période actuelle de crise, d’un point de vue politique comme économique, la volatilité et l’incertitude qui s’est emparée du marché de l’énergie.
Le conflit récurant entre la Russie et l’Ukraine pour le gaz – qui a laissé sans approvisionnement grande partie de l’Europe centrale et de l’est – et la chute des cours du pétrole au dessous de 40$ après avoir atteint les 150$ quelques mois auparavant, sont deux extrêmes des nombreuses questions qui se posent. Nous sommes obligés de trancher, sans plus attendre, sur quelles énergies futures nous voulons investir. Quels seront les pays capables de s’approvisionner seuls et qui seront les fournisseurs de l’énergie mondiale? Seront nous capable en Europe de maîtrise nos énerigies? Eviterons nous des déséquilibres géopolitiques majeurs?

Actuellement 40 centrales nucléaires sont en constructions dans le monde (certainement plus de 100 en 2015), 80% de l’électricité en France est fournie par l’atome, Bouygues et Areva finalisent des chantiers pharaoniques pour construire des EPR, centrales dites de 3eme génération. La future centrale de Flamanville pourra alimenter en 2012 l’équivalent d’une agglomération de 1,5 millions d’habitants, sa construction aura nécessité 400.000 mètres cubes de béton (130 piscines olympiques) et 50.000 tonnes d’armatures métalliques (7 tour Eiffel). Cette accélération mondiale du nucléaire est justifiée par la hausse des cours du pétrole et aussi par le peu d’impact du nucléaire sur l’émission de CO2. La politique énergétique de la France décidée et suivie depuis plus de 30 ans nous permet d’être en avance sur les autres pays du monde et nous donne une autonomie énergétique et politico stratégique enviable. Cependant sommes nous sûrs que ces investissements de plus de 3 milliards d’euro par centrale sont encore soutenables avec un baril à 40$ ? Doit-on diversifier nos sources d’énergies pour diversifier nos risques? Les Espagnols eux ont déjà plus de 38 des 50 plus grosses centrales photovoltaïques au monde, une nouvelle génération d’usines solaires voit-le jour à Sanlúcar (Andalousie) avec une surface de 2000 terrains de foot (624 panneau géant, 1,2 milliard d’euros).

La stratégie énergétique ne peut pas être nationale, elle doit être européenne afin de diminuer les risques. Nous devons pouvoir négocier, d’une seule voix, avec les pays fournisseurs non membres de l’UE. Nous devons réaliser les investissements de façon cohérente et concertée. Nous devons travailler toutes les ressources possibles : éolienne, hydroélectrique, solaire, nucléaire. Nous ne devons pas craindre, pour l’instant, un épuisement des ressources pétrolières et gazières (annoncées depuis plus de 40 ans). Nos besoins continueront à augmenter et les cours du pétrole et du gaz continueront à fluctuer. Ces fluctuations seront plus politiques qu’induites par la raréfaction des ressources. Cette situation est inacceptable car non prévisible. L’UE doit travailler pour garantir son autonomie énergétique en investissant dans les nouvelles énergies, ITER à Cadarache est une victoire et un espoir pour les générations futures. Mais aussi et surtout l'UE doit lutter pour garder le contrôle de ses fleurons énergétiques, Total, Repsol, EDF, etc. Ne laissons pas les russes prendre le contrôle de Repsol, ne laissons pas EDF passer sous le contrôle du monde financier que nous ne maitrisons plus.

Défendons notre indépendance énergétique! Europeos réveillez-vous, maîtrisons nos énergies!

dimanche 4 janvier 2009

Barcelone siège de l'Union Pour la Méditerranée (UPM)


Le projet de l’Union pour la Méditerranée est en lui-même, une idée porteuse d’espoir pour cette région qui a su valoriser ses cultures et construire ses civilisations.

Barcelone est une ville avant-gardiste qui saura faire vivre ce projet et permettra d'impulser la création des fondements d’une nouvelle civilisation "Europeos Mediterraneum" !

La France doit avoir une position forte dans cette construction. Nous devons savoir utiliser notre culture, notre histoire, nos positions stratégiques: politique tout d'abord de fondateur de l'UE et géographique de pays Méditerranéen. La France a su saisir une opportunité historique en impulsant l'UPM, nous devons en être le moteur principal et affirmer notre présence dans les structures qui vont se créer à Barcelone.

La conférence ministérielle du ’’Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée’’ qui s’est tenue à Marseille les 3 et 4 novembre 2008 sous la présidence des ministres français et égyptien des Affaires étrangères, Bernard Kouchner et Ahmed Aboul Gheit, a abouti à un accord global concrétisant l’ambition d’un partenariat renforcé autour de la Méditerranée exprimée à Paris le 13 juillet par le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement.

Les ministres ont adopté à cette occasion un programme de travail du "Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée", pour l’année 2009. Les réunions ministérielles sectorielles devront contribuer à la mise en œuvre des projets concrets (Dépollution de la Méditerranée, Plan solaire méditerranéen, Protection civile, Enseignement supérieur et recherche, Transports, développement des petites et moyennes entreprises).

Si ce partenariat atteint son but, les pays du nord mais aussi ceux du sud de la méditerranée bénéficieront de nombreux avantages.

Pour les pays du sud, ils sont essentiellement économiques et financiers. Un tel accord devrait créer un effet de rattrapage accéléré par les transferts de technologies et d’échanges de compétences. Parmi ces transferts de technologies, on peut noter des domaines où la France s'assure des accords privilégiés comme par exemple, le développement du nucléaire civil, l’extraction de matières premières, les infrastructures et les moyens de transport et l’armement.

Pour les pays du nord de la Méditerranée, les pays du Maghreb représentent déjà des fournisseurs surs, de matières premières (la Libye, l’Egypte et l’Algérie sont parmi les principaux producteurs de pétrole et de gaz dans le monde). Dans le contexte actuel, en particulier de tension autour des pays du Golf et de pression politique et commerciale de la Russie, qui crée un risque de fluctuation constante du prix des matières premières, l'Union pour la Méditerranée est un pas vers une zone de sécurisation. Sécurisation d’une part des besoins européens en hydrocarbures, mais aussi vers l’établissement d’une stabilité des pouvoirs politiques dans cette région.

L’Union pour la Méditerranée 43 pays avec une vision et un courage historique: Les 27 pays de l’UE : France, Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Chypre, Malte, Belgique, Allemagne, Autriche, Luxembourg, Pays-Bas, Suède, Danemark, Finlande, Irlande, Royaume-Uni, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Roumanie, Bulgarie. Cinq pays hors UE : Albanie, Croatie, Bosnie et Monténégro / Monaco Quatre pays du Maghreb : Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie (la Libye à titre d’observateur). Six pays du Moyen-Orient : Egypte, Liban, Syrie, Israël, Jordanie, Autorité palestinienne.

Et maintenant que doit- on faire? Quelles instances devons nous mettre en place? Est ce utopique de penser que ces pays si souvent rivaux peuvent travailler et construire ensemble?

Nous pouvons voir une grande similitude avec la création de l'Europe. A l'époque il fallait garantir la paix entre la France et l'Allemagne, il nous faut maintenant créer une zone de paix entre l'UE et le pourtour Méditerranéen. Il nous fallait garantir l'approvisionnement en charbon, nous devons maintenant assurer l'extraction et l'acheminement d'hydrocarbures. Comme siège de l'UE il fallait des villes de consensus, non marquées politiquement , Bruxelles et Strasbourg furent choisies, Barcelone comme coeur de l'UMP c'est le choix d'une ville à son tour de consensus de par son image de dynamisme économique et culturel, de sa situation géographique au coeur de la Méditerranée et de sa capacité à lancer des défis architecturaux, sportifs, politiques, etc.
Selon la définition de Jacques Attali, Barcelone est elle en train de devenir le prochain coeur du monde?