samedi 28 juillet 2012

La dictature tyrannique de la finance.

Nous vivons sous une dictature tyrannique de la finance. Cette dictature est unique dans l’histoire puisque globale et « financière ». Face à la passivité du peuple, la tyrannie touche à l’extrême. Elle s’est installée comme toutes les autres (nationales ou régionales) sans réelle résistance et avec une étrange passivité des peuples qui assistent à sa montée en puissance, à ses désastres et à ses dérives sans rien faire, sans rien dire et en arrêtant même de voter.
L’année de mon baccalauréat j’avais été fasciné par l’œuvre d’Eugène Ionesco, Rhinocéros que je vous invite à lire ou à relire. Cette pièce est une dénonciation des régimes totalitaires et une description minutieuse et imagée du phénomène de leur mise en place. Elle explique que lors de la montée de chaque mouvement politique extrême et totalitariste, initialement minoritaire, les gens sont tout d’abord effrayés. Lorsque le phénomène s’amplifie, les peuples s’habituent et deviennent passifs. La masse finit par assister.

Le libéralisme économique global qui n’a plus aucune limite, ni d’opposition depuis la chute du communisme, s’est laissé embarquer par la spirale dévastatrice du monde financier. Nous sommes en situation de régression, la masse s’appauvrit et une minorité s’enrichit.

Morin et Hesse, dans Le Chemin de l’espérance, arrivent à la conclusion que « le système planétaire est condamné à la mort ou à la métamorphose ».

Alors comment allons-nous faire tomber cette dictature pour réinventer un capitalisme, social et respectueux de l’être humain. Il nous faut d’abord bien comprendre la structure et le fonctionnement de ce régime oppressif.

Le système actuel, déviance du capitalisme social, est conçu pour vampiriser l’ensemble des revenus disponibles, détruire les couvertures sociales pour abaisser les coûts, anéantir les services publics pour enrichir le système privé, augmenter la précarité pour défendre la flexibilité, baisser les revenus pour augmenter la productivité et enfin augmenter les impôts et l’endettement privé qui ne pourra déboucher que sur une incontournable implosion sociale.

Reprenons donc quelques définitions. :

Une dictature est un régime politique dans lequel le pouvoir absolu est détenu par une personne ou par un groupe de personnes (junte) dans un domaine particulier, qui l’exercent sans contrôle, de façon autoritaire et tyrannique. Mode de gouvernement reposant sur la terreur et l’arbitraire.

Tyranniser : soumettre quelqu’un, un groupe, un peuple, à la tyrannie. Exercer une contrainte pénible sur quelqu’un.

Il ne fait aucun doute que nous vivons dans une ambiance de terreur et d’arbitraire. Les journaux économiques, les télévisions et malheureusement les technocrates relayés par les politiques clament haut et fort : « Attention le monde capitaliste s’écroule », « attention l’euro va disparaitre », « Nos banques ne peuvent plus rembourser et nos pays sont en faillite », « Notre entreprise doit être plus productive, les ratios doivent s’améliorer ou nous devrons délocaliser», « notre EBITDA (Earnings before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization) est insuffisant », « Nous sommes en récession le PIB décroit, nous allons perdre en pouvoir d’achat », « Le CAC 40 décroche », « Le cours du pétrole chute ou explose » !!!!!

Il y a-t-il une de ces phrases, de ces termes qui ne soit pas arbitraire? Le PIB (Produit Intérieur Brut) est il réellement un critère objectif de la richesse d’un pays, d’une qualité de vie, d’une démocratie. Est-ce que si le capitalisme actuel s’écroule nous allons réellement vivre moins bien ? L’Euro peut il vraiment disparaitre ou veut on spéculer sur cette peur ? L’objectif d’EBITDA d’une entreprise est il en accord avec l’environnement économique, avec la volonté des peuples à vivre mieux, est il seulement en cohérence avec la nécessité des entreprises pour garantir leur survivance à moyen long terme et non pas à très court terme ?

Il est donc indiscutable que le système actuel repose sur la terreur et l’arbitraire.

Mais qui provoque cette terreur et met en place cet arbitraire ? Les medias, les politiques, les actionnaires, … oui certainement ils y participent, mais ils sont des outils de la propagande… mais c’est la junte qui en décide, qui en définit les contours et qui gouverne. La junte financière, organisée autour d’un groupe minoritaire de magnas de la finance, avec comme bras armé les agences de notations et comme bras politique les bourses mondiales. Les tyrans utilisent les agences de notations pour déclencher la terreur où ils le veulent quand ils le veulent et ils utilisent les bourses pour en retirer les bénéfices maximum en toute légalité. Aucun organisme mondial ni national ne peut les contrôler. La définition de la dictature est bien appropriée, le pouvoir absolu est bien détenu par un groupe de personnes (junte financière) dans un domaine particulier, qui l’exercent sans contrôle, de façon autoritaire et tyrannique, reposant sur la terreur et l’arbitraire.

Les entreprises de notations sont des entreprises privées qui évaluent les risques et la solidité financière des pays, des banques et des entreprises. Ce sont pourtant ces mêmes entreprises et banques qui sont notées et qui en sont les actionnaires… Trois agences couvrent 90% du marché : Standard & Poor’s et Moody’s (pratiquement 80%) et Fitch (un peu plus de 10%). Pourquoi laisser un tel pouvoir à des groupes privés, sans contrôle ni limite.

Attention on en viendra peut être à des prélèvements directement opérés par les banques, destinés à rembourser les déficits des Etats à qui elles auront prêté. Le cercle vertueux est mis en place, nous ne pourrions plus y échapper. Les systèmes de prélèvements des impôts seront peut être privatisé, rachetés par les banques chargées de recouvrir la dette.

Peut-ont continuer à assister passif à l’oppression et à la tyrannie de la finance? Non nous pouvons réagir et résister. Les peuples européens (car nous sommes le premier marché mondial) doivent obliger l’UE à s’organiser, à réagir, à résister, à légiférer pour reprendre le contrôle. L’Europe doit impulser ce mouvement mondial indispensable à notre survie et à notre libération.