dimanche 18 mai 2014

Portugal: sortie du tunnel ou triste réalité?

Exode des jeunes, plus de chômage, plus d’impôts et moins de couverture sociale...c'est la réalité des Portugais. 
Et pourtant, le Président de la République portugais est heureux. Le 17 Mai 2014, le Portugal a retrouvé son autonomie financière, c'est pour lui un jour historique. Et pourtant, nous devons constater que nous ne connaitrons la réalité économique et sociale du Portugal que dans un futur proche. Pour l’instant on ne peut que constater les effets de trois ans de sauvetage et de tutelle de la troïka (Fond Monétaire International, Union Européenne, Banque Centrale Européenne). Après avoir reçu un prêt de 78 milliards d’euros, un sévère plan d’austérité a été imposé au pays qui a provoqué une émigration importante et préoccupante, une augmentation sans précédant du chômage, des coupes draconiennes des aides sociales. La réalité est encore plus dure lorsque l’on constate que la pauvreté a augmenté alors que le Portugal était déjà traditionnellement l’un des pays les plus défavorisés de l’Europe occidentale.

La pression fiscale est passée de 37,1% du PIB en 2010 à 41,1% en 2013.

Le chômage même si la tendance semble s’améliorer est toujours supérieur à 15% alors qu’il n’avait jamais dépassé historiquement les 10%.

L’Etat s’est délesté de 50.000 employés en trois ans, ce qui représente une coupe de plus de 8%, il a réduit les dépenses de l'éducation de 1,1 milliard d’euros (370 millions initialement prévus).

Et l’émigration galopante est revenue au niveau des années 70 !!

Les traces laissées par le sauvetage du pays sont profondes et dures à vivre pour les portugais. Ils ne sont pas prêts à oublier cette période et ne vont pas, pour l’instant, sentir d’amélioration notable de leur quotidien. La croissance reste incertaine, la dette représente toujours près de 130% du PIB et il faudra au moins 20 ans au Portugal pour rembourser au trois quarts le prêt de 78 milliards d’euros consenti par ses créanciers qui auront eux empoché des intérêts substantiels (allant jusqu'à 9%!!!)

Les bonnes nouvelles ne viendront pas non plus du gouvernement qui souhaite continuer à rassurer le monde financier. Il a déjà promi de poursuivre les réformes et les cures d’austérité en établissant un calendrier qui se base sur trois piliers principaux : la compétitivité, l’emploi et la réforme de l‘État.


La sortie du tunnel est peut être visible en terme macro économique et pour les financiers, qui se sont assurés qu'ils seront remboursés, mais il y a très peu de lumière visible au bout du tunnel pour la grande majorité des portugais. 

Cette situation, similaire dans tous les pays où la Troika est intervenue, doit nous amener à nous poser la question suivante:  Que doit faire l’Europe pour offrir des conditions meilleures au portugais, mais aussi à tous les européens qui continuent à subir les effets de la crise et du sauvetage imposé du monde financier? 

mercredi 30 avril 2014

La situation en Ukraine ne s'améliore pas et Poutine se tourne vers l'Extrême droite Européenne.


Les Russes ne changent pas de cap et la situation en Ukraine se détériore et se transforme en conflit. 

L’Europe doit écouter et continuer le dialogue avec les Russes afin de trouver une solution de sortie de crise sans oublier d'intégrer les Ukrainiens autour de la table des négociations. 

Mais nous devons tous être conscients que la Russie ne dialogue pas, elle ne négocie pas, elle gagne du temps et progresse.

Après avoir annexé l’Ukraine de l’Est et du Sud, Poutine va vouloir reconstruire comme il l’appelle la « Nouvelle Russie ». Il regardera les pays baltes, la Moldavie (Transnistrie) , le Kazakhstan, le Turkménistan, etc. 

Poutine manie la force de la diplomatie, les mouvements militaires, les pressions sur les prix des hydrocarbures et les contraintes économiques. Il se joue des sanctions économiques imposées par l’occident et provoque les Etats Unis.

Les partis d’extrême droite Européens qui progressent inexorablement sont maintenant soutenus et reçus au Kremlin avec les honneurs. Poutine a trouvé des alliés de poids : Marine Le Pen en France qui devrait obtenir un succès important aux élections Européennes (désastreux pour l’image de la France), Viktor Orbán, le Premier Ministre Ultranationaliste Hongrois, les nationalistes Polonais, et les néofascistes montants aux Pays Bas et en Grèce. En aidant les partis d'extrême droite à gagner les élections et conquérir le pouvoir, Poutine souhaite déstabiliser les gouvernements actuels.  Il va jouer avec les pays du Vieux Continent comme il le fait maintenant avec l'Ukraine. Il va soutenir la révolte des peuples. Révolte qu'il voudra sociale et nationaliste. 
La propagande et la déstabilisation économique et sociale redeviennent les armes favorites de la Russie. La guerre froide est de retour! Et si quelqu'un pouvait en douter, Poutine en réaction aux sanctions annonce que "la Russie n'avait pas l'intention de poursuivre l'exploitation de la Station Spatiale Internationale (ISS) du-delà de 2020". L'escalade verbale et la communication de propagande sont en marche.

Mais attention, nous avons un problème de pouvoir entre puissances mondiales et Poutine continue à mettre minutieusement en œuvre son plan de déstabilisation.  Il annonçait le 12 décembre dernier devant le parlement : « Nous défendrons les valeurs traditionnelles, fondations spirituelles et morales de la civilisation : la famille traditionnelle, la vraie vie humaine y compris religieuse ». Ce discours peut séduire et rassembler très largement en dehors des frontières de la Russie actuelle. Entre la progression militaro-géo-politique et son discours chaque fois plus nationaliste, la Russie va devenir un voisin et un partenaire bientôt dangereux et infréquentable.   

L’Europe doit dialoguer et être ferme. Les sanctions politiques et économiques ne vont pas être suffisantes. Nous allons devoir faire la démonstration, de la capacité des Européens à défendre, par la dissuasion militaire, nos pays, les frontières de nos partenaires, nos constitutions, nos droits et nos libertés. Mais si la Russie a des problèmes (économiques, sociaux, d'identité, etc.) il faut l'écouter. Nous devons chercher toutes les opportunités d'enrayer cette escalade. L'Europe doit défendre ses valeurs et son identité, mais aussi les rendre compatibles et acceptables par les pays qui l'entourent. L'Etat de bien-être Européen tout le monde le désire, tout le mode en rêve. Si vous demandez à des étrangers, aux quatre coins du monde, où ils souhaiteraient vivre, la réponse est majoritairement en Europe. Nous pouvons donc réussir à fédérer et à convaincre. Faisons le pour l'Europe et pour la paix!!

dimanche 9 mars 2014

Attention, nous laissons grandir une dictature aux portes de l’Europe.


Ne laissons pas faire Poutine ! Ne laissons pas l’Ukraine basculer dans un conflit, qui pourrait devenir planétaire.

Il est possible de mettre en place des sanctions contre Poutine, contre ses proches, contre le système russe.

Poutine dépasse les limites de l’acceptable. Après ses massacres en Georgie et ses positions prises sur la Syrie qui ont entériné une situation d’oppression et de massacre des populations, allons nous laisser maintenant la Russie et Poutine annexer tout ou partie de l’Ukraine.

Nous vivons actuellement la crise la plus profonde et sans aucun doute la plus grave depuis la Guerre Froide et l'avant Guerre de l'ex-Yougoslavie. Ce qui se passe est dangereux pour les peuples Ukrainiens, pour l’Europe et inadmissible. Personne ne peut accepter les mouvements militaires ordonnés par Poutine pour terroriser les peuples et effrayer le monde. La présence des troupes de Poutine dans l’Est de l’Ukraine est une violation des frontières.

D’autre part, on ne peut ni envisager, ni laisser organiser un référendum en Crimée, il serait illégal et inconstitutionnel. Attention, laisser faire, ce serait laisser la porte ouverte à des referendums similaires dans d’autres régions d’Europe. Les pressions militaires et les mouvements des peuples ne doivent pas permettre des actes illégaux au regard du droit international.

Les relations de l’Europe avec la Russie doivent se durcir. Bien sur j’approuve la non présence de ministres français aux jeux paralympiques de Sotchi. C’est symbolique, mais il faut aller plus loin et très vite.

Nous devons étudier, et ne pas hésiter à appliquer des sanctions économiques significatives (gels d’avoirs, contraintes douanières, annulation de contrats, saisies de marchandises, etc.) et des actions diplomatiques (refus et retrait de visa, interdiction de mouvements, rappel des diplomates, etc).

Nous pouvons dialoguer et il faut le faire. Le dialogue est toujours la meilleure solution. Mais Poutine impose, terrorise et enfreint les lois internationales. Il adapte les lois nationales, à ses désirs et ses stratégies. Il ne respecte rien ni personne, ni ses opposants, ni les frontières, ni les peuples (Gerogie, Syrie, Ukraine, ..).

N’oublions pas que Poutine est un des anciens dirigeants du KGB (service de renseignement et d'action de l’Ex-URSS) et ancien directeur du FSB (sécurité publique). N’oublions pas comment il a su garder tous les pouvoirs alors que la constitution Russe lui interdisait de rester président. Il agit et s’impose comme un président à vie, sans foi ni loi!!

Attention cette situation venue de l’Est peut nous amener inexorablement vers un conflit aux portes même de l’Europe avec des implications et des conséquences non prévisibles et dangereuses. Guerre, exterminations, perte des libertés, etc.  L’Europe, la France et les Etats Unis doivent et peuvent agir et obtenir le respect des peuples et des lois. Ne laissons pas faire Poutine. Créons une force européenne de défense!

Michel Durrieu