dimanche 18 janvier 2009

L'Europe locomotive des modes de transports

Les transports ont toujours été des sources de progrès et de découvertes mais aussi d’injustices et de déséquilibres. Le cheval, le bateau, le vélo, la voiture, le train, l’avion n’ont toujours eu qu’un seul objectif : se déplacer d’un point à un autre le plus rapidement possible, à moindre coût (économique et physique).

Le transport est indispensable à notre vie et à notre développement. Il permet d’aller toujours plus loin et plus vite, de découvrir, de commercer, de se défendre, de communiquer, de travailler, de se réunir, etc. Celui qui a accès à l’ensemble des modes de transports est avantagé. Celui qui en est privé ou en est éloigné est en position d’infériorité. Celui qui peut optimiser ses déplacements est: plus réactif donc plus productif et par la même plus compétitif. Existe-t-il une égalité des chances face aux moyens de transports ? On ne choisit pas son lieu de naissance, on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas non plus ses moyens de transports ?

Les plus grandes puissances et empires se sont développés grâce à leurs flottes. Le premier lien entre les états des Etats-Unis s’est matérialisé par les chemins de fer. La révolution de la communication transatlantique est venue de l’aéropostale. L’Europe a construit et consolidé sa présence dans le monde grâce à sa puissance navale et aérienne (militaire et civile).


Nous vivons une explosion du trafic de passagers: 2,2 milliards de passagers ont emprunté un avion l’an dernier (+40% en 10 ans), 1,1 milliard de voitures et de camions circulent dans le monde (multiplié par 2 en 20 ans). Pour répondre à cette croissance exponentielle, nous construisons de plus en plus d’aéroports (48 en construction actuellement en chine), les plateformes aéroportuaires sont de plus en plus gigantesques (CDG Roissy plus de 65 millions de passagers en 2008), les trains à grande vitesse traversent les montagnes, enjambent les fleuves, passent sous les mers. Les projets les plus ambitieux sont maintenant sur le point de se réaliser (Elargissement du canal de Panama, Tunnel sous les Alpes suisses, pont reliant le continent à la Sicile ! Le Viaduc de Milhaud le plus haut du monde (183 de haut, 2,4 Kms de long) sera bientôt considéré comme normal, Vinci travaille sur la construction d’un viaduc de 40 kms reliant l’ile de Bahrein à l’émirat du Qatar (40 kms, 18 kms de digues, 3 milliards de dollars !!!). Nos entreprises nationales et européennes sont les maîtres d’œuvre de ces chantiers (Bouygues, Lafarge, Vinci) et investissent des millions afin d’améliorer leurs technologies et rendre possible ces nouveaux chefs d’œuvres architecturaux.

Mais attention l’équation des transports se complique. Il y a quelques années nous devions répondre à l’explosion future des déplacements de passagers et de marchandises, maintenant il nous faut intégrer un paramètre écologique majeur : l’émission de CO2. Il nous faut réduire les transports les plus polluants et les substituer par des moyens de transport dits propres ! Cette nouvelle mutation nécessite des investissements lourds et des délais de réalisations de plus de 10 ans.

Les infrastructures de transports doivent être pensées en termes d’interconnections, Route - Fer – Air – Mer. L’intermodalité urbaine doit être totalement repensée en optimisant les moyens de transport, voiture, train, métro, bus, vélo. Certains transports doivent être subventionnés ou gratuit !

Posons-nous les questions fondamentales: Quels transports pour le futur en Europe et dans le monde ? Quelle stratégie pour l’Europe des transports (public ou privé, national ou européen, etc) et quels financements? Comment réduire les injustices existantes face à l’accès aux transports ? Pouvons-nous répondre à toutes les contraintes, macro-économiques, géopolitiques et écologiques ? Quels sont les risques ?

Les Europeos doivent être à la pointe des réflexions sur les trasnports et doivent être force de proposition pour la mise en œuvre des infrastructures futures.

Je me propose de lancer dans les prochains jours quelques idées et réflexions et à travailler ensemble les thèmes suivants: le train, la place de la voiture dans notre quotidien, les aéroports, les infrastructures autoroutières, les investissements nécessaires pour une politique des transports responsables.

2 commentaires:

Clément Mahoudeau a dit…

Premier commentaire assez bréf à ce nouvel espace de reflexion.

Forcément la thématique des transports est primordiale.

Le train apparait naturellement comme détenteur de trés gros potentiels, surtout environnementaux.

La LGV Paca est en pleine réflexion, cependant cet énorme chantier est fort complexe : les financements, les relations institutionnels, les opinons publiques.... comme pour chaque ligne TGV en europe.

Les 2 options envisagées à ce jour sont trés différentes l'une de l'autre.
La première serait de relier Aix en provence a Nice par l'arrière pays des 3 départements traversés.
Moins cher de quelques 2,5 - 3 milliards d'euros, ce tracés fait gagner 10 minutes pour relier Aix a Nice. L'Europe, l'Etat français et une partie des collectivités de droites soutiennent ce tracés.

La deuxième consiste à relier Aix à Nice via Marseille et Toulon.
Donc un peu plus cher et un peu plus long que le premier tracés.

Je trouve qu'il serait vraiment aberrant de ne pas faire passer ce TGV ni par marseille, ni par Toulon.

Vu l'attractivité de la région autant en termes résidentiels que touristiques, vu à quel point paca sert de passerelle entre toutes les région du sud de l'Europe, il ne faudrai que quelques années pour amortir les couts de construction. L'argument financier n'est donc pas si fort que ca.

Un TGV côte d'azur permettrai de désengorger toutes les autoroutes de la région, et notamment celles reliant l'espagne a l'Italie par la France.

Cela éviterai de charger les paysages d'arrières pays, moins urbanisés, moins abimés et plus beaux que ceux de la côte. Ca ne rajouterai qu'une ligne de plus à celles qui pré-existent déja le long de la côté...

Cela donnerait à Marseille sa position, si ce n'est de grande métropole, au moins de capitale régionale qui se respecte...

Toutes les zones touristques côtières seraient donc directement accéssible depuis Paris, donc depuis partout en Europe, en train.
Les foules de hollandais et de belges pourraient éventuellement laisser le camping-car à la maison pour passer leur vacances à la Ciotat.

Enfin bref, mon coup de gueule c'est qu'il faudrai faire du lobbying pour que le tracés des métropoles soit choisi.
Et fichtre, me voila pour une fois du même avis que Maryse Joissain, maire d'Aix : ca fait mal aux fesses...

Sur, cher beau-frére, toutes mes salutations... et encore une fois, chouette initiative

Clém'
clement.mahoudeau@yahoo.fr
ecrire@cmahoudeau.fr

Michel Durrieu a dit…

Il ne fait aucun doute que des choix majeurs d'ordres politiques, économiques, mais aussi sociologiques doivent êtres pris dans les prochains mois et années. L’exemple du TGV Sud-est est excellent et illustre parfaitement les erreurs qui peuvent être commises. En effet doit on réellement parler d’économie à ce niveau d’investissement. Il faudrait au moins utiliser les bons ratio de comparaison et non pas un investissement net ville de départ, ville d’arrivée.
Au regard de certaines études et afin détailler si nécessaire ton argumentaire je vais apporter quelques données supplémentaires qui mériterait d’être confirmées. Il semblerait que si la LGV se limite au tracé nord (ne dessert donc pas Marseille, Toulon et Aix) le coût avancé serait de 8,5 milliards d’euros et ce pour desservir seulement le département des Alpes-Maritimes, c’est-à-dire, au grand maximum 1 million d’habitants. Le tracé des métropoles desservirait 3,5 millions d’habitants pour un coût de 11,5 milliards d’euros. Le tracé nord reviendrait à 8 500 euros par habitant, contre 3 800 euros pour le tracé sud ("des métropoles"). Moins de deux fois moins par habitant… Peut on alors parler d’économie ou d’erreur dévaluation ? A qui profite cette situation? Nous ne pouvons pas hypothéquer le développement des générations futures. Nous devons avoir une vision futuriste et généreuse. Nous devons faire les investissements en infrastructures qui garantiront une mobilité maximale de nos populations.
D’autres situations similaires existent. En particulier je souhaite attirer l’attention des Europeos sur le grand sud-ouest. Il ne peut être encore une fois oublié! Nous devons travailler d’une part sur une LGV Pyrénées (Parallèle à la chaîne des Pyrénées) de Narbonne à Hendaye passant par Toulouse, Tarbes, Pau, Bayonne et d’autre part sur une traversée des Pyrénées (perpendiculaire à la chaîne) qui devrait relier Lannemezan – Saragosse (ébauche d’une ligne centrale Madrid – Paris).
Les infrastructures LGV doivent être pensées comme des moyens indispensables pour le développement des générations futures (peut être même à la survie de certaines régions). Les décisions que nous prenons maintenant auront encore un impact dans plusieurs siècles. Certain Europeos seront isolés et seront pratiquement dans tiers-monde intérieur (non desservis par les LGV et non connectés pas le trés haut débit!)