vendredi 19 février 2010

L’Etat se désengage des écoles françaises de l'étranger

L’Etat se désengage des écoles françaises de l'étranger. Les parents sont pris en otage.

Cette situation est représentative de la politique actuelle et des choix futurs du gouvernement en ce qui concerne l’éducation et la culture française dans le monde.

Prenons l'exemple du Lycée Français de Barcelone. Les frais de scolarité ont augmentés de 11% pour l'année 2009/2010 et augmenteront de 8% en 2010/2011 (plus de 50% depuis 2000/2001). Aucune concertation, ni communication écrite ne permet de savoir si les parents, dont je fais parti (deux enfants de 10 et 12 ans), devront assumer des augmentations similaires sur les 10 prochaines années. Pour l’instant notre Ambassadeur déclare qu’il «s’engage à ce que l’augmentation annuelle pour les 5 prochaines années ne soit pas supérieure à 10%»! Selon l'AEFE cette augmentation est justifiée par la baisse des subventions de l'État ainsi que par le coût de construction (15-20M€) d'un nouveau Lycée dont le financement sera assuré pour deux tiers par les parents des élèves en cours de scolarité. Mais attention les parents payent pour un Lycée qui n’ouvrira que lorsque leurs enfants auront terminés leurs études. En effet, ce n’est qu’un projet dont les travaux devraient commencer au mieux dans deux ans !

La situation financière de nombreuses familles nous oblige à poser des questions de fond. Les Français de l’étranger vont-ils pouvoir continuer à scolariser leurs enfants dans le système français? Doivent-ils faire le choix, injuste, d’une éducation locale de niveau souvent inférieur, qui coupera leurs enfants de leurs racines et de leur culture francophone? Allons-nous assister à un retour massif des Français de l’étranger puisqu’ils ne peuvent plus affronter les conséquences de la crise et le retrait de l’Etat français?

Ceux dont les entreprises payent les frais de scolarité ou dont les revenus permettent de supporter les hausses continueront à profiter de l’excellence de l’éducation française. L’élite sera servie. Inégalité sociale, non respect des droits fondamentaux à l’éducation française pour les français, mais aussi déni d’accès à la culture française pour les classes populaires Espagnoles et Etrangères.

Il ne faudrait pas oublier non plus que de nombreux Lycée Français dans le monde ont un poids historique et politique. Celui de Barcelone (plus grand Lycée de la ville avec près de 3000 élèves), était une des rares écoles qui enseignaient les valeurs républicaines pendant les 40 ans de franquisme. C’était un espace de liberté, d’égalité, de fraternité, et d’ouverture vers le monde. Le français était en Espagne la première langue étrangère parlée, la culture française était un moyen pour résister à la tyrannie. Le Lycée Français et l’institut français de Barcelone étaient des coins de France où éducation et la culture signifiaient évasion et liberté. Les Espagnols, les Catalans, les Français ne comprennent pas se désengagement de la France.

Attention, il y a non assistance à culture française en danger !

Si la France a les moyens de sauver le monde financier et les banques elle a le devoir de défendre et promouvoir son éducation et sa culture sur le territoire national et dans le monde.