mercredi 19 août 2009

Prix des carburants à la pompe, bonus négatif pour les vacanciers

Comment peut on laisser augmenter le prix des carburants 48 heures avant le 15 Août ? Les Européens vont découvrir sur les autoroutes du retour, dans la plus grande indifférence des média et de la classe politique, que les carburants ont subi une hausse de plus de 15% !! Cette année les Europeos avaient fait le choix de partir en voiture vers des destinations familiales ou touristiques peu couteuses. La voiture leur permettait de voyager en famille à moindre coût. Cette année le prix des carburants était raisonnable.
C’était sans compter, une fois de plus, sur la capacité des groupes pétroliers à faire fluctuer les cours du baril et les prix à la pompe sans aucune explication ni contrôle.

Allons-nous dépendre encore longtemps des producteurs et des spéculateurs « pétrolier » ? Allons-nous laisser les groupes pétroliers continuer à s’enrichir au profit de quelques un, au détriment de tous les consommateurs ? C’est l’inverse des principes républicains les plus basiques.

On nous explique depuis plus d’un an que le prix à la pompe ne peut baisser que 6 ou 7 mois après la chute des prix du baril, du fait de l’obligation d’écouler les stocks achetés à prix fort. Comment va-t-on nous expliquer, maintenant, que les groupes pétroliers soient obligés de répercuter immédiatement sur le prix à la pompe la hausse du baril de ces dernières semaines ? N’ont ils pas reconstitué des stocks avec un baril à moins de 60$ ?
Les pétroliers sont tout simplement en train de se couvrir contre le risque d’une hausse spéculative qui semble se profiler pour les mois à venir. Ils se garantissent des bénéfices record et indécents en ces temps de crise.

Il n’y a aucune raison, non spéculative, que les cours du baril remontent. La consommation qui a chuté reste au plus bas, de nouveaux gisements sont découverts (ce qui repousse les risques de pénuries) et les groupes pétroliers annoncent des bénéfices qui restent astronomiques même si ils sont en baisses (3,8 milliards d’euros pour Total sur le premier semestre 2009).

Mais alors pourquoi personne ne réagit, ni les gouvernements nationaux, ni l’Europe… ? Malheureusement les raisons sont peut être pire à avouer que le mal que nous devons supporter.

Les gouvernements laissent faire car une augmentation du cours du brut et du prix des carburants signifie une augmentation de l’assiette de la TIPP et autres taxes et impôts que supportent les consommateurs européens lorsqu’ils passent par la pompe. Une augmentation des carburants permet mécaniquement une réduction des dettes abyssales que nous avons été obligé d’accumuler pour renflouer la finance mondiale. Elle permet aussi d’augmenter artificiellement l’indice des prix et de nous faire croire à l’éloignement d’une déflation aux répercussions méconnues et non maitrisables.
On veut aussi nous faire croire que l’augmentation du baril de brut est due à une reprise de la production industrielle elle-même déclenchée par une reprise de la consommation mondiale et un épuisement des stocks.
C’est totalement faux. L’origine est pratiquement exclusivement spéculative et politique. Spéculation non contrôlée et non maitrisée et communication politique pour redonner le moral.
Malheureusement tout le monde s’accommode de cette alchimie des chiffres sans se préoccuper du mal réel (déflation, chômage, désindustrialisation, désocialisation, précarisation ….). Les gouvernements engrangent les rentrées fiscales et expliquent qu’il y a des signes de reprises, prédisant avec ce discours simpliste, une sortie de crise prochaine. Les financiers, eux, n’ont plus qu’á faire augmenté les cours des valeurs boursières. Le mécanisme est simple, les entreprises vont aller mieux puisqu’il existe des signes significatifs de sortie de crise. Ils s’appuient sur les annonces des gouvernements qui eux s’appuient sur les statistiques fournies par les banques… La boucle est bouclée il ne reste plus qu’à faire des bénéfices record (BNP 1,6M€ au 2º trimestre 2009). Les banques relancent la mécanique économique en suivant les mêmes modèles qui nous ont amenés à la crise. Les pétroliers continuent à spéculer sans aucun contrôle.

Je suis pour le contrôle du prix des carburants par l’Europe. La concurrence ne marche pas et les gouvernements nationaux ont trop intérêt à laisser faire. Il faut aussi réinstaurer la TIPP flottante en France et l’implanter sur toute l’UE. Elle fût instaurée par Laurent Fabius lorsqu’il était ministre des finances. Elle permet de limiter les fluctuations du prix des carburants à la pompe en compensant une augmentation du prix du brut par une baisse du pourcentage des taxes perçues. L’état engrange la même valeur nette d’impôt, même si les cours montent et vice versa s’ils baissent. Il faut au passage rappeler que Nicolas Sarkosy supprima la TIPP flottante pour revenir à un mode de calcul où lorsque les cours montent, l’impôt en valeur absolu augmente, le consommateur final payant alors l’augmentation du prix du carburant et plus d’impôts.
Le prix des carburants et de l’énergie au sans large doivent être au cœur des débats et des préoccupations de l’Europe. Nous devons contrôler les profits des groupes pétroliers (nombreux sont européens, Total, Repsol, BP, etc. !!) et réguler la spéculation sur les cours du baril de brut.