samedi 17 janvier 2009

Maîtrisons nos énergies en Europe


Nous devons apprendre à maitriser nos ressources, nos énergies, l’eau, nos infrastructures et nos moyens de transports, nos systèmes de communications, etc. Nous devons aussi et surtout préparer et programmer la maîtrise de nos inventions futures.

L’énergie est une question cruciale pour le futur et certainement stratégique à horizon 2030. Si nous voulons défendre nos démocraties, nos économies, nos civilisations, maîtrisons en Europe nos énergies. Après le bois, le charbon, le gaz, le pétrole, nous maitrisons et optimisons maintenant le nucléaire. Le solaire et l’éolien s’imposent dans notre panorama énergétique mais aussi et surtout dans notre environnement naturel (Nous devons faire attention de ne pas transformer nos campagnes, nos villages en de grands champs de panneaux solaires et d’éoliennes). Même si elles sont renouvelables, elles ne seront certainement jamais des énergies de substitutions. Elles nous permettront tout au plus de compléter les énergies traditionnelles et nouvelles, mais elles ne nous permettrons pas de couvrir nos besoins qui seront certainement croissants à l’infini.

Il est intéressant de noter dans cette période actuelle de crise, d’un point de vue politique comme économique, la volatilité et l’incertitude qui s’est emparée du marché de l’énergie.
Le conflit récurant entre la Russie et l’Ukraine pour le gaz – qui a laissé sans approvisionnement grande partie de l’Europe centrale et de l’est – et la chute des cours du pétrole au dessous de 40$ après avoir atteint les 150$ quelques mois auparavant, sont deux extrêmes des nombreuses questions qui se posent. Nous sommes obligés de trancher, sans plus attendre, sur quelles énergies futures nous voulons investir. Quels seront les pays capables de s’approvisionner seuls et qui seront les fournisseurs de l’énergie mondiale? Seront nous capable en Europe de maîtrise nos énerigies? Eviterons nous des déséquilibres géopolitiques majeurs?

Actuellement 40 centrales nucléaires sont en constructions dans le monde (certainement plus de 100 en 2015), 80% de l’électricité en France est fournie par l’atome, Bouygues et Areva finalisent des chantiers pharaoniques pour construire des EPR, centrales dites de 3eme génération. La future centrale de Flamanville pourra alimenter en 2012 l’équivalent d’une agglomération de 1,5 millions d’habitants, sa construction aura nécessité 400.000 mètres cubes de béton (130 piscines olympiques) et 50.000 tonnes d’armatures métalliques (7 tour Eiffel). Cette accélération mondiale du nucléaire est justifiée par la hausse des cours du pétrole et aussi par le peu d’impact du nucléaire sur l’émission de CO2. La politique énergétique de la France décidée et suivie depuis plus de 30 ans nous permet d’être en avance sur les autres pays du monde et nous donne une autonomie énergétique et politico stratégique enviable. Cependant sommes nous sûrs que ces investissements de plus de 3 milliards d’euro par centrale sont encore soutenables avec un baril à 40$ ? Doit-on diversifier nos sources d’énergies pour diversifier nos risques? Les Espagnols eux ont déjà plus de 38 des 50 plus grosses centrales photovoltaïques au monde, une nouvelle génération d’usines solaires voit-le jour à Sanlúcar (Andalousie) avec une surface de 2000 terrains de foot (624 panneau géant, 1,2 milliard d’euros).

La stratégie énergétique ne peut pas être nationale, elle doit être européenne afin de diminuer les risques. Nous devons pouvoir négocier, d’une seule voix, avec les pays fournisseurs non membres de l’UE. Nous devons réaliser les investissements de façon cohérente et concertée. Nous devons travailler toutes les ressources possibles : éolienne, hydroélectrique, solaire, nucléaire. Nous ne devons pas craindre, pour l’instant, un épuisement des ressources pétrolières et gazières (annoncées depuis plus de 40 ans). Nos besoins continueront à augmenter et les cours du pétrole et du gaz continueront à fluctuer. Ces fluctuations seront plus politiques qu’induites par la raréfaction des ressources. Cette situation est inacceptable car non prévisible. L’UE doit travailler pour garantir son autonomie énergétique en investissant dans les nouvelles énergies, ITER à Cadarache est une victoire et un espoir pour les générations futures. Mais aussi et surtout l'UE doit lutter pour garder le contrôle de ses fleurons énergétiques, Total, Repsol, EDF, etc. Ne laissons pas les russes prendre le contrôle de Repsol, ne laissons pas EDF passer sous le contrôle du monde financier que nous ne maitrisons plus.

Défendons notre indépendance énergétique! Europeos réveillez-vous, maîtrisons nos énergies!

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