samedi 16 mai 2009

Sortie de crise et nouveau modèle économique

Nous essayons tous d'évaluer, de prévoir, de schématiser la sortie de crise. Nous ne connaissons pas encore toutes les données et conséquences de cette crise que certains, déjà, essayent d'en tirer profit. Ils spéculent sur l'avenir. Ils veulent redémarrer sur un modèle similaire à celui qui nous a amené à cette situation.

La crise est elle en V, W, L, U.... c'est la question que se posent les financiers du monde entier? Essayons de comprendre pour agir et organiser un nouvel ordre mondial.

Evolution en V: décroissance rapide (première branche descendante du V) et reprise rapide (deuxième branche ascendante du V). Cette situation est improbable si ce n’est impossible. Avec les fondamentaux actuels, comment pouvons nous envisager dans les prochains mois une croissance de 20-30%!

Evolution en L : chute rapide, futur déprimant avec une crise longue. Nous connaissons ce schéma c’est celui du japon depuis plus de 10 ans. Mais nous ne savons toujours pas comment ni quand ils en sortiront.

Evolution en U : chute rapide, reprise forte après une période, 1 ou 2 ans, de stagnation.

Evolution en W : C’est certainement le scénario le plus probable. Après 1 an de forte décroissance, reprise de confiance des ménages et spéculation à très court terme des milieux financiers (c’est le pic du W). Ils prendront ensuite leurs bénéfices, ce qui déclenchera un nouveau réajustement avec une forte décroissance. Enfin après plus de deux ans nous pourrons envisager une reprise avec une croissance soutenue. Cependant nous n'aurons pas résolut le problème majeur, déclencheur de la crise : l’endettement.

Je pense malheureusement que nous sommes dans une configuration en W.

Le raisonnement est simple. Les spéculateurs sont des joueurs et certains jouent en bourse comme ils joueraient au casino. Il y a cependant une différence majeure, nous n’interdisons jamais aux financiers l’accès aux bourses comme l’on interdit aux tricheurs, ou aux plus endettes, l’accès aux casinos!
Dans le monde de la finance aucun contrôle réel n’existe. Il n’y a pas de limite à la spéculation, la tricherie et l’arnaque sont reconnues comme des stratégies financières au service des investisseurs. Le monde de la finance a spéculé pendant des années en utilisant l’endettement des ménages comme seule clé de financement. Afin de faire croire à une couverture du risque, les banquiers ont fait augmenter artificiellement les prix de l’immobilier. Leur discours est rodé: les prix augmentent donc je vous prête 100% de la valeur de votre bien ; puisque je vous prête 100% vous pouvez vous endetter…. Puisque nous « pouvions » tous acheter, les banquiers nous prêtaient…, les prix ont augmentés. Et puisque les prix augmentaient, nous avons cru au miracle du capitalisme moderne. La bulle immobilière est née. Il ne restait plus qu’á faire fructifier les bénéfices réalisé par le monde de la finance et surtout il fallait faire disparaître les risques potentiels lié à cette bulle. Les génies de la finance ont alors inventés les hedges funds, la tritisation, etc. Ils ont organisé les paradis fiscaux et les paradis financiers (le premier étant la place de Londres).

Maintenant ce qui est terrifiant c’est que le monde de la finance, poussé par ceux qui ont profité de ce capitalisme sans foi ni loi, ne lâche pas le morceau. Ils spéculent à la « baisse » et ils spéculent sur une « augmentation de la productivité » et donc sur des bénéfices futurs. Quels sont donc ces nouveaux « virus » du jeu de la finance? Allons nous sortir un jour des cette spirale où le monde de la finance nous ment et tire profit de l’endettement des ménages et des états? Qui peut les stopper, les juger, les arrêter? Madof n’est qu’un parrain de la mafia de la finance jugé et condamné de façon exemplaire, pour faire croire que l’on pouvait en terminer avec la pègre de la finance… C’est faux, personne ne peut évaluer ni récupérer l’argent qu’il a volé. Aucune institution mondiale, européenne ou nationale n’existe.
L’Europe doit définir au plus vite des règles communes pour métriser les dérives des financiers. Nous devons mettre en place les instances de contrôles et les moyens permettant de faire appliquer les lois et les règlements que nous aurons mis en place. Allons nous avoir la volonté de le faire?