dimanche 4 janvier 2009

Barcelone siège de l'Union Pour la Méditerranée (UPM)


Le projet de l’Union pour la Méditerranée est en lui-même, une idée porteuse d’espoir pour cette région qui a su valoriser ses cultures et construire ses civilisations.

Barcelone est une ville avant-gardiste qui saura faire vivre ce projet et permettra d'impulser la création des fondements d’une nouvelle civilisation "Europeos Mediterraneum" !

La France doit avoir une position forte dans cette construction. Nous devons savoir utiliser notre culture, notre histoire, nos positions stratégiques: politique tout d'abord de fondateur de l'UE et géographique de pays Méditerranéen. La France a su saisir une opportunité historique en impulsant l'UPM, nous devons en être le moteur principal et affirmer notre présence dans les structures qui vont se créer à Barcelone.

La conférence ministérielle du ’’Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée’’ qui s’est tenue à Marseille les 3 et 4 novembre 2008 sous la présidence des ministres français et égyptien des Affaires étrangères, Bernard Kouchner et Ahmed Aboul Gheit, a abouti à un accord global concrétisant l’ambition d’un partenariat renforcé autour de la Méditerranée exprimée à Paris le 13 juillet par le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement.

Les ministres ont adopté à cette occasion un programme de travail du "Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée", pour l’année 2009. Les réunions ministérielles sectorielles devront contribuer à la mise en œuvre des projets concrets (Dépollution de la Méditerranée, Plan solaire méditerranéen, Protection civile, Enseignement supérieur et recherche, Transports, développement des petites et moyennes entreprises).

Si ce partenariat atteint son but, les pays du nord mais aussi ceux du sud de la méditerranée bénéficieront de nombreux avantages.

Pour les pays du sud, ils sont essentiellement économiques et financiers. Un tel accord devrait créer un effet de rattrapage accéléré par les transferts de technologies et d’échanges de compétences. Parmi ces transferts de technologies, on peut noter des domaines où la France s'assure des accords privilégiés comme par exemple, le développement du nucléaire civil, l’extraction de matières premières, les infrastructures et les moyens de transport et l’armement.

Pour les pays du nord de la Méditerranée, les pays du Maghreb représentent déjà des fournisseurs surs, de matières premières (la Libye, l’Egypte et l’Algérie sont parmi les principaux producteurs de pétrole et de gaz dans le monde). Dans le contexte actuel, en particulier de tension autour des pays du Golf et de pression politique et commerciale de la Russie, qui crée un risque de fluctuation constante du prix des matières premières, l'Union pour la Méditerranée est un pas vers une zone de sécurisation. Sécurisation d’une part des besoins européens en hydrocarbures, mais aussi vers l’établissement d’une stabilité des pouvoirs politiques dans cette région.

L’Union pour la Méditerranée 43 pays avec une vision et un courage historique: Les 27 pays de l’UE : France, Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Chypre, Malte, Belgique, Allemagne, Autriche, Luxembourg, Pays-Bas, Suède, Danemark, Finlande, Irlande, Royaume-Uni, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Roumanie, Bulgarie. Cinq pays hors UE : Albanie, Croatie, Bosnie et Monténégro / Monaco Quatre pays du Maghreb : Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie (la Libye à titre d’observateur). Six pays du Moyen-Orient : Egypte, Liban, Syrie, Israël, Jordanie, Autorité palestinienne.

Et maintenant que doit- on faire? Quelles instances devons nous mettre en place? Est ce utopique de penser que ces pays si souvent rivaux peuvent travailler et construire ensemble?

Nous pouvons voir une grande similitude avec la création de l'Europe. A l'époque il fallait garantir la paix entre la France et l'Allemagne, il nous faut maintenant créer une zone de paix entre l'UE et le pourtour Méditerranéen. Il nous fallait garantir l'approvisionnement en charbon, nous devons maintenant assurer l'extraction et l'acheminement d'hydrocarbures. Comme siège de l'UE il fallait des villes de consensus, non marquées politiquement , Bruxelles et Strasbourg furent choisies, Barcelone comme coeur de l'UMP c'est le choix d'une ville à son tour de consensus de par son image de dynamisme économique et culturel, de sa situation géographique au coeur de la Méditerranée et de sa capacité à lancer des défis architecturaux, sportifs, politiques, etc.
Selon la définition de Jacques Attali, Barcelone est elle en train de devenir le prochain coeur du monde?

3 commentaires:

Clément Mahoudeau a dit…

Pleine de potentiels, pleine d'avenir, pleine de contradictions, pleine de risques, probablement déjà pleine d'hypocrisies...
Enfin, similaire a l'UE quand elle s'est construite, l'UPM oui, mais dans qu'elle optique et comment ?
Le co-développement : oui. La sécurisation d'une zone d'échange stratégique pour tout le monde : oui. Une main enfin tendue vers des pays sacrément désavantagé par le colonialisme et l'arrogance européenne oui...
Mais : Imposer un modèle institutionnel trop fragile, à l'image de l'UE : non. Avaliser et faire perdurer les grands déséquilibres économiques : non... Continuer à proclamer de grands idéaux humanistes comme préliminaires a tout rapprochement, sans que jamais personnes n'en voit la couleur ou n'en sente la force non !!
Essayer d'orchestrer les flux migratoires avec un temps soit peu moins de barbarie qu'aujourd'hui : oui, mais comment fait-on ?
Quand le processus sera suffisamment enclenché et qu'on commencera à voir les effets escomptés sur les pays du sud de l’UPM : comment assumer et gérer les différences économiques avec les pays qui sont au sud du sud de l'UPM ? Est ce qu'on continue à faire des regroupements régionaux forteresses ? A repousser les problèmes migratoires le plus loin possibles de la vielle Europe ? …
Du même acabit : on ne peut pas parler d’une UPM sans traiter d’un autre problème géopolitique et humain majeur, au cœur des embuches qui la menacent : Israël - Palestine !
Comment promouvoir une nouvelle union sur le modèle de l'UE, alors que l'UE est elle même incapable d'affronter ses contradictions ?
Pourquoi l'UE ne fait que contempler en quasi silence, un conflit au cœur des enjeux et de l'avenir méditerranéen ? Un conflit d'une injustice et d’une latence incroyable
Les démons et la lâcheté des européens sont un marche pied aux folies de ceux qui on faim et qui on peur. Et le monde entier contemple en silence. (Exception de cette idéale Amérique qui continue à promouvoir conflits et inégalités, a nourrir son confort de violence...)
En Europe, on parle d’union politique, de défense commune, on parle même de droits de l'homme !!
Dans l'espèce de cynique gouvernance mondiale, on parle de droit des peuples, de processus de paix... de forces d'interpositions.
Mais pourquoi personnes n'a t’ils les couilles de désarmer Israël ? De mettre en place une vraie force d’interposition, de mettre fin à cette situation.
40 ans de présence diplomatique, de négociations de tous ordres, de feuille de route vide de sens... Et la situation ne change pas.
Le fort est agressé, le faible est fou et massacré...

Tout ca pour avancer l'idée que si on construit une union régionale autour de certains idéaux, si on vend ces idéaux comme fondamentaux dans la logique de regroupement et d'union, mais que tout cela reste vide de sens à la première occasion venue : le bla bla ne fonctionnera pas.
Si tu veux vendre une justice qui fonctionne : fait la fonctionner avant de la vendre.
Si on ne lance pas de grandes réflexions autour du pourquoi et du comment on se met autour d'une table, dans l'optique de chercher l'adéquation entre les principes d'un regroupement avec son fonctionnement concret : ca ne marchera pas.
Les peuples des anciens pays de l'UE sont eurosceptiques ! ?
Serait-ce parce qu'il y a trop de bla bla ? Trop de belles idées, comme toujours rarement concrétisées face aux difficultés politiques nécessaires à leur mise en place ?
Si ces grands décalages sur les quels s'est fondée l'UE, sont maintenue et réitéré dans l'UPM, dans 10 ans tous les peuples seront méditerranéo-sceptique.
Les fonctionnaires et institutionnels, acteurs de la construction et du fonctionnement de nos unions n'auront alors plus peur du vote de 470 millions de citoyens, mais biens de quelques 700 - 800 millions.
Enfin bref, il s'agirait de sacrément réfléchir quand on parle d'indépendante de la justice, de représentativité des citoyens dans leurs votes, de droits des peuples...
Les droits de l'homme c'est super, mais concrètement comment fait-on alors qu'on ne cesse d'observer a quel points ils sont facilement et partout bafoués, et si peu défendus...
Pleine d'espoir donc, comme lorsqu'on a construit l'UE, mais aussi pleine de risque et de contradiction face auxquels il faut se confronter maintenant !

altiste a dit…

J'ai lu avec attention le texte des Europeos, et je pense que chaque chapitre mériterait une analyse particulière, que l'on pourra toujours faire après de nouvelles propositions.
Aujourd'hui, une simple réflexion de François. Tu exposes bien ton travail, tes origines et aussi la passé politique de ta famille, spectaculaire et efficace, et on comprend que tu aies envie de le revendiquer et de l'assumer pleinement. Je suis moi même fier de ton parcours, pour les raisons que tu connais.
L'existence d'un blog est faite pour provoquer une discussion, n'est ce pas?
Je vais donc en profiter, et te faire une toute petite critique: dans le cadre d'une réflexion européenne, est il utile de se dire de gauche?
On se souvient que la naissance, et surtout les étapes progressives de la constitution de l'Europe ont fait l'objet de débats passionnés, dans les quels on observait de nombreuses divergences à l'intérieur de presque tous les partis (sans parler de ceux qui utilisaient les problèmes de l'Europe pour leurs intérêts politiques personnels)
L'Europe n'est elle pas la propriété de tous? Le clivage droite gauche, déjà contre productif en France, ne devient t il pas un peu dérisoire au sein de l'Europe, composée de pays dans les quels les sensibilités politiques ne sont pas les mêmes que chez nous?
Tu vas me dire que la "gauche" revendique de vouloir être plus sociale que la "droite", mais l'ambition des européens n'est elle pas la même pour tous? Est ce que ce n'est pas dans l'Europe que privilégier l'intérêt commun à l'intérêt particulier ne prend pas par définition tout son sens? Est ce que ce n'est pas la volonté de tous de travailler pour une Europe la plus unie possible, créer une politique efficace, parler d'une même voix quand il s'agit de politique internationale, de fiscalité, de transports ... Et bien sur d'essayer d'améliorer le sort des laissés pour compte de la pauvreté, du chômage et de la santé, ce qui est surement la volonté de tous?
Moi aussi je me sens Europeos, plus par raison que par passion, c'est l'Europe qui nous sauvera dans les difficultés qui nous menacent, maintenant et plus tard.
C'est pour cela que je voudrais bien voir disparaitre, ou mettre au second plan les clivages politiques stériles tels que nous les connaissons en France.
Ce n'est pas le spectacle lamentable qu'a donné l'Assemblée Nationale française le jour même de l'investiture historique de B. Obama qui va me faire changer d'avis. On peut espérer que le monde a été plus intéressé par les évènement américains que par les pantalonnades des députés français.
On critique beaucoup les américains, souvent à raison, mais ils savent faire ce que nous ne savons pas faire: oublier les clivages politiques quand les grands enjeux l'exigent.
Tu ne m'en voudras pas de faire ce petit commentaire, et je serai intéressé de continuer à parler de l'Europe, en commençant par les problèmes essentiels que tu as évoqués, sans oublier les modalités de son fonctionnement pour qu'un seul pays ne bloque pas la machine.
A bientôt sur ton Blog François

Michel Durrieu a dit…

Cher Altiste je te remercie pour ton commentaire. Tout a fait en phase avec ma volonté d’échanger et de réfléchir ensemble.

Afin de ne pas esquiver une question que tu me poses (et à la quelle tu réponds dans les lignes suivent !! Et je suis d’accord avec toi), « dans le cadre d'une réflexion européenne, est il utile de se dire de gauche? ». Bien sur NON. Je ne dis pas qu’il faut être de gauche, je dis dans mon profil et dans d’autres textes que « je suis de gauche ». Ce n’est pas la même chose. En effet je ne veux pas rentrer dans un schéma droite – gauche. Je ne veux pas réfléchir et débattre seulement avec des Europeos de gauches, je ne veux pas faire que des propositions « gauche correcte », ni critiquer les actions de la droite qui seraient « incorrectes par principe ».
Mais mon profil m’oblige à faire remarquer que je suis de gauche pour ne pas être identifié de droite, par erreur… et afin de prévenir les Europeos qui me lisent d’une position marquée et qui se retrouvera certainement dans mes écrits.
Maintenant nous pouvons réfléchir et construire ensemble, l’union fait la force ! (Désolé). Pour l’Europe, l’union doit être la plus large possible entre les partis démocratiques (Droite – Gauche) Européen avec une certaine éthique et vision du social et de l’économie. C’est suffisamment large et restrictif pour construire une grande Europe sans compter sur les extrêmes et ceux qui doutent !
A bientôt l’Altiste.